APOCALYPSE chapitre 12
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APOCALYPSE 12
La Conversion d’Israël
et
Le Retour Glorieux de Jésus-Christ
«Un grand signe parut dans le ciel :
une femme enveloppée du soleil
était enceinte, et elle criait, étant en travail
et dans les douleurs de l'enfantement.»
(Ap 12, 1)
Introduction :
Israël, Clé du Plan Divin
Au cœur de la restauration finale
L’un des défis majeurs pour les chrétiens d’aujourd’hui est de discerner avec clarté la distinction essentielle entre l’Israël biblique – peuple élu, porteur des promesses éternelles de Dieu – et l’État moderne d’Israël, souvent perçu à travers le prisme de ses dirigeants politiques et de ses réalités géopolitiques. Cette confusion, trop répandue, engendre des erreurs théologiques graves et nourrit des jugements partiaux, parfois même un antisémitisme larvé, souvent inconscient.
Beaucoup ont oublié – ou n’ont jamais compris – que le retour d’Israël sur sa terre après des siècles d’exil n’est pas le fruit du hasard ou d’une manœuvre politique, mais l’accomplissement fidèle d’un décret divin. Jésus Lui-même avait prophétisé la dispersion et le châtiment qui suivraient le rejet du Messie :
« Ce seront des jours de vengeance […] Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis. » (Lc 21, 22-24)
Cette prophétie s’est accomplie à la lettre : Israël fut dispersé pendant dix-neuf siècles… jusqu’à sa résurrection politique le 14 mai 1948, date à laquelle l’État hébreu renaît officiellement sur sa terre ancestrale. C’est là le signe visible d’un plan invisible, une étape capitale dans la marche prophétique du dessein de Dieu.
Pourtant, nombreux sont ceux qui réduisent Israël à un simple acteur du Proche-Orient, enfermé dans ses conflits et ses dirigeants. Cette lecture profane voile la dimension spirituelle et prophétique de la restauration d’Israël. Car Dieu l’avait juré :
« Je vous ramènerai dans le pays que j’ai juré de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob. » (Gn 28, 15 ; Ez 36, 24)
La renaissance d’Israël n’est pas un simple événement historique : elle est le pivot du plan eschatologique divin. Elle annonce la Seconde Venue du Messie, et l’établissement de Son Règne sur la terre. C’est une manifestation éclatante de la fidélité de Dieu à ses promesses, une alerte adressée à l’Église : veille, prie, discerne.
Un piège spirituel contemporain
Mais un danger bien réel menace les chrétiens de notre époque. Trop nombreux sont ceux qui, influencés par les discours médiatiques dominants – souvent instrumentalisés par les puissances évoquées en Apocalypse 13 – adoptent une posture hostile à l’égard d’Israël. Séduits par des narratifs biaisés, ignorant les Écritures prophétiques, ils ne perçoivent en Israël qu’un « occupant » ou une nation oppressante, oubliant que depuis 1948, ce petit pays lutte pour sa survie au milieu d’une mer d’ennemis.
En prenant position contre Israël, ces croyants se mettent en contradiction avec les promesses irrévocables de Dieu, notamment celle-ci :
« Tout Israël sera sauvé » (Rm 11, 26)
Et ce n’est pas tout : en méprisant Israël, ils méprisent la racine qui les porte. Car, comme le dit saint Paul :
« Ne t’abandonne pas à l’orgueil, mais crains. Car si Dieu n’a pas épargné les branches naturelles, Il ne t’épargnera pas non plus. » (Rm 11, 20-21)
Refuser à Israël le droit à sa protection, rejeter sa vocation divine, ou s’allier consciemment ou non aux ennemis du peuple élu, c’est risquer de se retrouver à combattre contre Dieu (Ac 5, 39). L’antisémitisme, même voilé par des justifications théologiques ou politiques, reste une offense grave au dessein rédempteur de Dieu. N’oublions pas cette parole de Jésus : « Le salut vient des Juifs. » (Jn 4, 22). Et cette promesse du prophète Isaïe :
« Lève-toi, sois éclairée, car ta lumière arrive,
et la Gloire de l’Éternel se lève sur toi. »
(Is 60, 1)
Première partie
Apocalypse 12 :
L'Identité de la Femme Enveloppée du Soleil
Lecture du chapitre 12
1Un grand signe parut dans le ciel : une femme enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête.
2 Elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et dans les douleurs de l'enfantement.
3 Un autre signe parut encore dans le ciel ; et voici, c'était un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes.
4 Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter, afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait enfanté.
5 Elle enfanta un fils, qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer. Et son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône.
6 Et la femme s'enfuit dans le désert, où elle avait un lieu préparé par Dieu, afin qu'elle y fût nourrie pendant mille deux cent soixante jours.
7 Et il y eut guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent contre le dragon. Et le dragon et ses anges combattirent, 8 mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place ne fut plus trouvée dans le ciel.
9 Et il fut précipité, le grand dragon, le serpent ancien, appelé le diable et Satan, celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre, et ses anges furent précipités avec lui.
10 Et j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait: Maintenant le salut est arrivé, et la puissance, et le règne de notre Dieu, et l'autorité de son Christ ; car il a été précipité, l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit.
11 Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'agneau et à cause de la parole de leur témoignage, et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort.
12 C'est pourquoi réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux. Malheur à la terre et à la mer ! car le diable est descendu vers vous, animé d'une grande colère, sachant qu'il a peu de temps.
13 Quand le dragon vit qu'il avait été précipité sur la terre, il poursuivit la femme qui avait enfanté l'enfant mâle.
14 Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu'elle s'envolât au désert, vers son lieu, où elle est nourrie un temps, des temps, et la moitié d'un temps, loin de la face du serpent.
15 Et, de sa bouche, le serpent lança de l'eau comme un fleuve derrière la femme, afin de l'entraîner par le fleuve.
16 Et la terre secourut la femme, et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa bouche.
17 Et le dragon fut irrité contre la femme, et il s'en alla faire la guerre au reste de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus.
18 Et il se tint sur le sable de la mer.
Une Révélation d'Envergure Universelle
Apocalypse 12 se distingue par sa capacité à condenser ce qui est le plus singulier, le plus grandiose et le plus décisif dans l’histoire du salut : Il dévoile des événements qui doivent s'accomplir à la fin des temps des nations, qui sont d’une ampleur colossale et dont la portée embrasse l’humanité tout entière. Ce chapitre s’inscrit dans le cadre plus vaste du livre de l’Apocalypse, une prophétie saisissante qui converge vers un seul et unique horizon: La conversion d'Israël, la Seconde Venue du Messie et l'instauration du Règne Messianique sur une terre totalement renouvelée où la Justice divine habitera. En effet, Apocalypse 12 se dresse comme une clé de compréhension, illuminant l’événement central de la foi chrétienne :
« Nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera.» (2 Pi 3, 13)
« Car voici que je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle, on ne se souviendra plus du passé, il ne reviendra plus à l’esprit... Comme les Nouveaux Cieux et la Nouvelle Terre que je vais créer subsisteront devant moi, dit le SEIGNEUR, ainsi, subsistera votre race et votre nom. » (cf. Isaïe 65, 17-23 & 66, 22).
Pourquoi la femme d’Apocalypse 12
ne représente ni La Vierge Marie ni l’Église
L'interprétation du chapitre 12 de l'Apocalypse a souvent donné lieu à deux idées répandues: que la «femme» décrite représenterait la Sainte Vierge Marie, ou qu'elle symboliserait l'Église. Cependant, ces interprétations ne résistent pas à une analyse approfondie des Écritures ni même à la théologie catholique.
Voici pourquoi :
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La femme d'Apocalypse 12
ne peut pas être la Vierge Marie
Il est vrai que certains éléments d'Apocalypse 12 sont utilisés dans la Liturgie catholique pour célébrer des fêtes mariales, comme l'Assomption ou la fête de Marie Reine. Cependant, cela ne signifie pas que la femme décrite dans ce chapitre soit Marie elle-même. En effet, plusieurs raisons bibliques et théologiques s'opposent à cette identification :
Les douleurs de l'enfantement : En Apocalypse 12, 2, il est écrit : « Elle était enceinte, et elle criait, étant en travail et dans les douleurs de l'enfantement. » Or, selon la doctrine catholique, Marie, conçue sans péché originel (dogme de l'Immaculée Conception), n'a pas subi les conséquences de la chute, y compris les douleurs de l'enfantement qui, elles, sont une des conséquences de la chute. Comme le rappelle la Genèse 3, 16 : « Je multiplierai tes souffrances et tes grossesses, tu enfanteras avec douleur. » Marie, préservée du péché, n'a donc pas pu connaître ces souffrances lors de la naissance de Jésus. Marie ne peut donc pas être cette « femme » décrite en Apocalypse 12.
2
La femme d'Apocalypse 12
ne peut pas non plus représenter l'Église
Une autre interprétation courante identifie la femme à l'Église. Cependant, cette idée est également problématique pour plusieurs raisons :
La naissance du Messie : La femme d'Apocalypse 12 donne naissance à un « fils mâle qui doit paître toutes les nations avec une verge de fer » (Ap 12, 5). Cet enfant est clairement identifié comme le Messie, Jésus-Christ. Si la femme représentait l'Église, cela signifierait que l'Église a donné naissance à Jésus, ce qui est théologiquement absurde. En effet, l'Église est née de la mort et de la résurrection du Christ (Actes 2) et ne peut donc pas être Sa mère.
La distinction entre Israël et l'Église : La Bible distingue clairement Israël, le peuple de l'Ancienne Alliance, et l'Église, le corps du Christ formé après la Pentecôte. La femme d'Apocalypse 12, en tant que mère du Messie, représente plutôt Israël, conformément aux prophéties de l'Ancien Testament (par exemple, Isaïe 54, 5-6). L'Église, quant à elle, est décrite comme l'épouse du Christ dans le Nouveau Testament (Ép 5, 25-32), une image différente de celle de la femme en travail d'Apocalypse 12.
En résumé, ni la Vierge Marie ni l'Église ne peuvent être identifiées à la femme d'Apocalypse 12. Marie, préservée du péché originel, n'a pas connu les douleurs de l'enfantement décrites dans ce passage. Quant à l'Église, elle ne peut pas être la mère du Messie, car elle est née de Lui et non l'inverse. La femme d'Apocalypse 12 représente Israël, le peuple de Dieu de l'Ancienne Alliance, qui a donné naissance au Christ et qui joue un rôle central dans le plan divin à la fin des temps.
Israël, le vrai visage de la femme d'Apocalypse 12
La femme d'Apocalypse 12 : un symbole d'Israël
Le chapitre 12 de l'Apocalypse présente une vision saisissante d'une femme «revêtue du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur la tête » (Ap 12, 1). Plusieurs éléments bibliques et théologiques confirment que cette femme représente Israël, le peuple de Dieu de l'Ancienne Alliance.
Voici les raisons principales :
1. La symbolique des douze étoiles
La couronne de douze étoiles sur la tête de la femme renvoie directement aux douze tribus d'Israël. Cette symbolique trouve son origine dans le rêve de Joseph en Genèse 37, 9-11. En effet, les onze étoiles représentent les onze patriarches, les frères de Joseph, la douzième étoile est Joseph lui-même. Ainsi, les douze étoiles évoquent clairement les douze tribus d'Israël, ce qui identifie la femme comme étant le peuple élu de Dieu.
2. La maternité du Messie
La femme est décrite comme enceinte et donnant naissance à un « fils mâle qui doit paître toutes les nations avec un sceptre de fer » (Ap 12, 5). Cet enfant est clairement identifié comme étant Jésus-Christ, le Messie issu d'Israël. En effet, Jésus est né dans la tribu de Juda, conformément aux promesses faites à David (2 Samuel 7, 12-16). Ainsi, Israël, en tant que peuple élu, est symboliquement la mère du Messie.
3. La fuite au désert
Apocalypse 12, aux versets 6 et 14, mentionne que la femme s'enfuit au désert où elle est nourrie pendant 1260 jours (soit 3 ans et demi). Cette fuite au désert rappelle également l'exode d'Israël hors d'Égypte, où Dieu a protégé Son peuple dans le désert (Exode 19, 4). Cette protection divine est un thème récurrent dans l'histoire d'Israël, renforçant l'identification de la femme comme étant le peuple juif.
4. Le contexte prophétique de l'Ancien Testament
Dans l'Ancien Testament, Israël est souvent symbolisé par une femme, notamment dans les livres des prophètes. Par exemple :
en Isaïe 54, 5-6, Israël est comparé à une épouse délaissée puis restaurée par Dieu.
En Jérémie 3, 20, Dieu parle d'Israël comme d'une femme infidèle qui revient à Lui.
En Osée 2, 19-20, Dieu promet de fiancer Israël à Lui-même pour l'éternité.
Ces passages montrent que l'image d'une femme pour représenter Israël est profondément enracinée dans la tradition biblique, ce qui renforce l'interprétation d'Apocalypse 12.
5. La guerre contre le dragon
Le dragon, identifié comme Satan (Ap 12, 9), cherche à détruire la femme et son enfant. Cela reflète l'hostilité constante de Satan envers Israël, le peuple par lequel le Messie est venu. Par exemple, Satan a tenté de faire tuer Jésus dès sa naissance par le massacre des innocents ordonné par Hérode (Matthieu 2, 16-18). Cette persécution satanique se reproduira à la fin des temps quand Israël se convertira au Messie Jésus (Ap 12, 13)
6. La protection divine
Apocalypse 12, 14 décrit comment la femme reçoit « deux ailes du grand aigle » pour s'enfuir au désert. Cette image rappelle Exode 19, 4, où Dieu déclare avoir porté Israël « sur des ailes d'aigle » hors d'Égypte. Cette protection divine est un thème central dans l'histoire d'Israël, montrant que Dieu veille sur Son peuple même dans les moments les plus sombres et notamment à la fin des temps.
Conclusion
En résumé, la femme d'Apocalypse 12 représente sans aucun doute possible Israël, le peuple élu de Dieu, qui a donné naissance au Messie et qui sera protégé des persécutions sataniques lors de sa conversion à la fin des temps (cf. Ap 12, 4-6) Les symboles des douze étoiles, la maternité du Messie, la fuite au désert et la protection divine s'inscrivent tous dans le cadre de l'histoire et des promesses faites à Israël. Cette interprétation est solidement ancrée dans les Écritures et reflète le plan divin pour Son peuple à travers les âges et principalement à la fin des temps lorsqu’Israël se tournera vers Jésus le Messie.
Cette explication, solidement ancrée dans la Bible, nous invite à approfondir notre lecture de ce chapitre prophétique. En effet, au-delà des symboles et des images, Apocalypse 12 révèle des événements d’une portée extraordinaire pour l’humanité tout entière. Nous allons maintenant explorer ce chapitre verset par verset, en mettant en lumière comment la conversion d’Israël, symbolisée par l’enfantement de la femme, aura des conséquences merveilleuses et universelles.
En effet, la conversion de « tout Israël » (Rm 11, 26) à la fin des temps est une condition essentielle pour l’accomplissement des promesses divines. Comme le souligne l’apôtre Pierre lorsqu'il s'adresse à Israël dans les Actes des Apôtres :
« Repentez-vous donc et convertissez-vous, pour que vos péchés soient effacés, afin que des temps de rafraîchissement viennent de la part du Seigneur, et qu’il envoie celui qui vous a été destiné, Jésus Christ, que le ciel doit recevoir jusqu’aux temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes. » (Actes 3, 19-21)
Ces « temps de rafraîchissement » et ce « rétablissement de toutes choses » ne pourront advenir, comme l’Ecriture l’indique, tant que la conversion d’Israël n’aura pas eu lieu. Ainsi, la reconnaissance du Messie par Israël est un événement prophétique d’une importance capitale, qui précédera l’établissement du Règne de Dieu sur la terre.
Apocalypse 12 nous invite donc à contempler avec foi et espérance ce plan divin, en priant pour la conversion d’Israël et en nous préparant à l’avènement du Règne de Dieu, où « toutes choses seront rétablies » (Actes 3, 21).
Dans cette première partie :
Il a été établi que « la femme » en Apocalypse 12 représente Israël, le peuple élu de Dieu. Il a également été démontré que, selon les Écritures, « tout Israël sera sauvé » à la fin des temps (Romains 11, 26), et que cette conversion aura des répercussions extraordinaires et merveilleuses pour le monde entier. En effet, elle déclenchera le Retour du Christ et l’instauration du Règne de Dieu sur la terre comme l'apôtre le déclare à Israël (Actes 3, 19-21).
Deuxième partie
Lecture Prophétique Verset par Verset
Dans cette deuxième partie :
Nous allons expliquer en détail les 18 versets du chapitre 12 de l’Apocalypse en les reliant aux nombreux éléments de l’Ancien Testament qui éclairent et soutiennent l’identité de cette «femme» mystérieuse. Ces connexions scripturaires sont essentielles pour comprendre pleinement la richesse et la profondeur de cette prophétie. Ce sera l’objet de cette deuxième partie.
Éclaircissons tout d'abord cette
Extraordinaire Prophétie
Pour pénétrer et saisir la prophétie de l’Apocalypse 12, exige avant tout de garder à l’esprit un point essentiel et fondamental :
Tout ce qui y est décrit, du premier au dernier mot, relève de la métaphore, de la parabole ou de la similitude. Les événements annoncés sont grandioses, nouveaux et extraordinaires, à la hauteur de la richesse et de la profondeur des images employées pour les représenter.
C’est précisément cette richesse symbolique qui rend ces événements si mystérieux et parfois difficiles à éclaircir. Or, le sujet central de cette prophétie est bien réel, mais il est exprimé à travers des images symboliques.
Par exemple, le terme de «femme», ainsi que toutes les descriptions qui l’accompagnent ►le soleil dont elle est revêtue, la lune à ses pieds, la couronne de douze étoiles, le ciel où elle apparaît, sa grossesse, ses cris de douleur pendant l’enfantement et son accouchement◄ ►ne doivent pas être pris au sens littéral.
Ces éléments sont des métaphores mais qui illustrent une réalité spirituelle profonde et une réalité prophétique bien réelle, destinée à s’accomplir à la fin des temps en faveur d’Israël. Ainsi, tout comme le mot « femme » est une image symbolique, tous les autres détails de cette vision le sont également, nous invitant à découvrir le sens caché derrière ces représentations.
Une fois que l’on a saisi l’identité réelle de la femme de l’Apocalypse 12 comme nous l'avons montrer plus haut, tout le reste devient accessible, mais doit être démontré par les Ecritures.
En effet, ignorer la véritable identité de cette femme, ou pire, l’interpréter de manière erronée, rendrait impossible une explication claire et cohérente de cette prophétie. Toute interprétation fondée sur une fausse hypothèse conduirait inévitablement à des erreurs et à des contresens. Chaque élément du chapitre 12 peut alors être expliqué de manière simple, naturelle et cohérente, sans avoir besoin de tordre la Parole de Dieu.
Le bon sens et la lumière de la raison
Rappelons-nous que nous possédons tous, par le don du Créateur, une faculté naturelle et fiable, communément appelée le bon sens ou la lumière de la raison. Grâce à cette lumière, la femme décrite en Apocalypse 12 peut être reconnue sans équivoque, car toutes les métaphores, toutes les expressions, et même chaque mot utilisé dans cette prophétie, s’accordent parfaitement avec elle, selon les Écritures. Il n’existe aucune autre figure à qui ces éléments pourraient correspondre avec une telle précision et une telle harmonie.
Dans la première partie, sans être entré dans trop de détails, nous avons évoqué qui était cette femme. Nous avons conclu qu’il ne pouvait s’agir que d’Israël, le peuple élu de Dieu, qui a donné naissance au Messie. Ici, dans cette deuxième partie, nous voudrions apporter plus de poids à ces affirmations en puisant dans les Saintes Ecritures.
En effet, bien des siècles avant la naissance du Messie, le peuple hébreu, le peuple de Dieu, le peuple germinal, celui qui porte en lui la semence d’où naîtra CELUI qui doit gouverner toutes les nations, ce peuple dis-je, est comparé à une femme, et la relation qui existe entre Dieu et ce peuple est comparée à la relation qui existe entre l'homme et la femme, entre un époux et une épouse. C’est pourquoi Israël est comparé à une femme.
La « femme » dont parle l’apôtre Jean dans
le douzième chapitre de l'Apocalypse
est la même que celle évoquée
en de très nombreux autres versets
des Saintes Écritures.
Voici quelques exemples
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C'est à cette « femme » qu'il est dit en Isaïe 54, 6-14:
« L'Éternel te rappelle comme une femme délaissée et au cœur attristé, comme une épouse de la jeunesse qui a été répudiée, dit ton Dieu. Quelques instants je t'avais abandonnée, mais avec une grande affection je t'accueillerai ; Dans un instant de colère, je t'avais un moment dérobé ma face, mais avec un amour éternel j'aurai compassion de toi, dit ton rédempteur, l'Éternel. Il en sera pour moi comme des eaux de Noé : J'avais juré que les eaux de Noé ne se répandraient plus sur la terre ; Je jure de même de ne plus m'irriter contre toi et de ne plus te menacer.
Quand les montagnes s'éloigneraient, quand les collines chancelleraient, mon amour ne s'éloignera point de toi, et mon alliance de paix ne chancellera point, dit l'Éternel, qui a compassion de toi.
Malheureuse, battue de la tempête, et que nul ne console ! Voici, je garnirai tes pierres d'antimoine, et je te donnerai des fondements de saphir…; Tu seras affermie sur la justice »
C'est à cette « femme » qu'il est dit:
« Lève-toi, sois éclairée, Jérusalem, car ta lumière arrive, et la gloire de l'Éternel se lève sur toi. Voici, les ténèbres couvrent la terre, et l'obscurité les peuples ; mais sur toi l'Éternel se lève, sur toi sa gloire apparaît. [...] Au lieu que tu étais délaissée et haïe, et que personne ne passait par toi, je ferai de toi un ornement pour toujours, un sujet de joie de génération en génération. » (Isaïe 60, 1-2, 15).
C'est à cette « femme » qu'il est dit:
« Car je guérirai tes cicatrices, et je te guérirai de tes blessures, dit le Seigneur. Car ils t'ont appelée, Sion, rejetée ; c'est elle qui n'avait personne pour la chercher. » (Jérémie 30, 17)
C'est encore à elle qu'il est dit:
« Jérusalem, quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours, enveloppe-toi dans le manteau de la justice de Dieu, mets sur ta tête le diadème de la gloire de l’Éternel.
Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel » (Baruch 1, 1-3) ►Ou, comme il est écrit « Un grand signe parut dans le ciel » (Ap 12, 1)
Cette femme « enveloppée du soleil, la lune sous ses pieds, et une couronne de douze étoiles sur sa tête. » n’est autre que l'ancienne épouse de Dieu, ou la maison de Jacob c’est-à-dire Israël, chassée comme épouse à cause de son infidélité, son iniquité et de sa grande ingratitude, jusqu’au temps où elle sera appelée à sa dignité, et rétablie dans tous ses honneurs, comme il est dit et prouvé dans les prophéties. Concernant cette femme, et peu de temps avant la Parousie du Christ, toutes les prophéties de l’Apocalypse 12 ainsi que bien d'autres se réaliseront pleinement.
Pour comprendre que cette femme, l'ancienne épouse de Dieu, Israël donc, s'accorde parfaitement avec la prophétie du 12e chapitre de l’Apocalypse, il semble nécessaire de suivre l'ordre de l'ensemble de cette prophétie, en expliquant les 18 versets qui la compose.
Verset 1
Une Conversion Éblouissante !
1Un grand signe parut dans le ciel:
une femme enveloppée du soleil,
la lune sous ses pieds,
et une couronne de douze étoiles sur sa tête.
Verset 1-a « Un grand signe parut dans le ciel : une femme enveloppée du soleil… » Apocalypse 12 s’ouvre sur une vision d’une puissance sidérante : un «grand signe» illumine le ciel, annonçant un événement qui bouleversera l’histoire humaine peu avant la Parousie du Christ. Ce signe, c’est la conversion massive et nationale d’Israël – un prodige si extraordinaire, si inouï aux yeux du monde et même de la Cité du Vatican, que saint Jean le qualifie de « grand signe dans le ciel ». Le prophète Baruch l’avait prédit : « Dieu va déployer ta splendeur partout sous le ciel » (Ba 5, 3).
Cette femme, c’est l’ancienne épouse de Dieu, Israël, souvent perçue comme répudiée par les nations, bien qu’Il n’ait jamais prononcé de divorce : « Où est la lettre de divorce par laquelle j’ai répudié votre mère ? » (Is 50, 1). Loin de l’abandonner, Dieu a juré de la reprendre dans une alliance nouvelle, scellée par l’amour et la fidélité :
« En ce jour-là, dit l’Éternel, tu m’appelleras : Mon mari ! […] Je te fiancerai à moi pour toujours par la justice, la droiture, la grâce et la miséricorde » (Os 2, 18-22).
Cette promesse, portée par la miséricorde divine malgré les infidélités d’Israël, culmine dans sa rédemption finale, comme l’affirme saint Paul :
«Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu’il est écrit :
Le Libérateur viendra de Sion, et il détournera de Jacob les impiétés ; et ce sera Mon Alliance avec eux, lorsque j’ôterai leurs péchés» (Rm 11, 26-27).
Depuis la destruction de Jérusalem en l’an 70 et après dix-neuf siècles d’exil, Israël est revenu sur sa terre ancestrale. Mais ce n’est qu’un prélude puisqu’Israël n’est toujours pas converti. Cependant, Dieu lui réserve un avenir glorieux : « Les anciennes souffrances seront oubliées » (Is 65, 16). Lorsque, dans les derniers temps, Il ôtera le voile de ses yeux – comme Il le fit pour Saul devenu l’apôtre Paul (2 Co 3, 15) –, Israël reconnaîtra son Messie. Cette conversion, fruit d’une foi vive, fera naître spirituellement le Christ en son sein.
Cette femme en Apocalypse 12, 1, n’est plus l’Israël humilié des siècles passés – pauvre, nue, et méprisée. Elle apparaît désormais « enveloppée du soleil », parée d’une splendeur inconcevable, comparable à la lumière même du « Soleil de Justice » (Mi 4, 2). Cette robe éclatante, « qui descend du Père des lumières » (Jc 1, 17), symbolise la gloire divine qui inonde son peuple restauré.
Les prémices de ce réveil se dessinent déjà avec ces centaines de milliers de Juifs Messianiques annonciateurs du grand réveil national promis par Isaïe :
« Réveille-toi, Jérusalem ! […] Lève-toi, sois éclairée, car ta lumière est venue » (Is 51, 17; 60, 1).
Verset 1-b « … la lune sous ses pieds… » marque la fin de la nuit de l’exil et du deuil. Si le soleil brille à son point le plus haut dans le ciel (au zénith), enveloppant la femme de sa lumière, la lune – pour éclairer la nuit (Gn 1, 16) – devient superflue, reléguée sous ses pieds comme un vestige d’un passé révolu.
Verset 1-c « … et une couronne de douze étoiles sur sa tête. » La couronne de douze étoiles évoque les douze patriarches, fondement d’Israël. Il s'agit d'une allusion claire et très nette à deux passages des Écritures saintes.
La première allusion est le chapitre 37 de la Genèse, verset 9, le rêve prophétique du patriarche Joseph :
« J’ai eu encore un songe ! Et voici, le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi ».
En plus du soleil et de la lune, qui représentent respectivement Jacob, le père de Joseph, et sa mère Rachel, onze étoiles sont indiquées – celles-ci représentent les onze patriarches, les frères de Joseph. La douzième étoile était Joseph lui-même.
Le rêve de Joseph (Gn 37, 9) et les douze pierres du pectoral du grand prêtre (Ex 28, 21) confirment cette identité : les étoiles sont les fils de Jacob, insignes éternels du peuple élu.
La seconde allusion de saint Jean fait référence au chapitre 28 de l’Exode, à partir du verset 15, où est décrit le rituel du grand prêtre. Dieu a ordonné à Moïse de dresser douze pierres précieuses, serties dans l’or le plus pur, et d’y graver les noms des douze patriarches, les fils de Jacob :
« Il y en aura douze, d’après les noms des fils d’Israël ; elles seront gravées comme des cachets, chacune avec le nom de l’une des douze tribus » (Ex 28, 21).
En résumé, le nombre douze est l’insigne ou le symbole propre de la maison d’Israël, la «femme» en Apocalypse 12. La signification véritable de ces douze étoiles, ce sont les douze patriarches, tels que l’Écriture elle-même les désigne.
Verset 2
Une Naissance Prophétique dans les Douleurs
2« Elle était enceinte, et elle criait, étant en travail
et dans les douleurs de l'enfantement. »
Le texte sacré souligne immédiatement que la femme est enceinte et, alors que l’heure de l’accouchement approche, elle ressent de fortes douleurs et de terribles angoisses pour mettre au monde le fruit de ses entrailles. Ces souffrances se manifestent par des cris intenses. Saint Jean fait ici allusion à Isaïe 26, 17 :
« Comme une femme enceinte, sur le point d’accoucher, se tord et crie au milieu de ses douleurs, ainsi avons-nous été, loin de ta face, ô Éternel. »
Cette image saisissante évoque la conversion future de «tout Israël» ce sera un événement prophétique qui surviendra après tant de siècles de rejet du Messie. Ce repentir profond sera très douloureux pour Israël, car le peuple élu aura conscience de son aveuglement et de son incrédulité qui aura duré tant de siècles. Il comprendra avec amertume qu’il a rejeté et crucifié le Roi des rois, leur Seigneur, le Fils unique de Dieu, leur Messie attendu.
Les douleurs de cette conversion nationale seront comparables, selon l’apôtre Jean, à celles d’une femme en travail, criant dans les tourments de l’enfantement. Cette image trouve un écho dans la prophétie de Zacharie concernant ces jours de repentir de toute la nation d’Israël à la fin des temps :
« Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un esprit de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont percé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui comme on pleure sur un premier-né » (Za 12, 10-12).
Ce passage prophétique souligne donc l’intensité de la douleur spirituelle et de la repentance qui marquera la conversion du peuple d’Israël – une époque de grâce, mais aussi de larmes et de deuil face à la reconnaissance du Messie crucifié.
Versets 3 et 4
L’opposition du Dragon et la Chute des Étoiles
3 « Un autre signe parut encore dans le ciel ;
et voici, c'était un grand dragon rouge, ayant sept têtes et dix cornes,
et sur ses têtes sept diadèmes.
4 Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre.
Le dragon se tint devant la femme qui allait enfanter,
afin de dévorer son enfant, lorsqu'elle aurait enfanté. »
Les versets 3 et 4a introduisent la figure du grand dragon rouge, qui n’est autre que le diable. Ses sept têtes, ses dix cornes et ses sept diadèmes (voir aussi Apocalypse 13,1 ; 17,3.9-13) symbolisent les puissances politiques corrompues qui, dans les temps de la fin, seront unies sous son influence pour s’opposer farouchement au dessein de Dieu. Leur objectif primordial sera d’empêcher Israël, par la contrainte ou la séduction, de proclamer sa foi en Jésus, le Messie.
« Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel, et les jetait sur la terre. » ► Ce passage fait allusion à la rébellion de Satan, au cours de laquelle un tiers des anges fut entraîné avec lui dans sa chute. Ces «étoiles» déchues représentent donc les anges rebelles devenus démons. Et à la veille de la conversion d’Israël, ces démons seront précipités sur la terre comme l’indique Apocalypse 12, 4, dans le but d’exercer leur influence à travers les élites politiques corrompues, qu’ils séduiront ou posséderont pour empêcher ce retournement spirituel d’Israël en faveur du Christ.
Ainsi, les « étoiles jetées sur la terre » symbolisent également des dirigeants humains corrompus — en particulier parmi le peuple d’Israël, notamment les autorités religieuses juives. Il s’agit de ceux qui refuseront de reconnaître Jésus comme le Messie et qui, sous l’influence de Satan, persécuteront les Juifs revenus à la foi en Christ. Cette image évoque les grandes persécutions dirigées contre l’Église de Jérusalem au temps des apôtres par ces mêmes autorités politiques et religieuses, comme le rapporte le livre des Actes :
« Il y eut, ce jour-là, une grande persécution contre l'Église de Jérusalem, et tous, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les contrées de la Judée et de la Samarie. » (Ac 8, 1)
Le dragon face à la femme - Verset 4b
Autrement dit, au moment même où Israël s’apprête à se tourner vers le Christ, toutes les forces du mal se dressent pour étouffer cette confession de foi. Cette opposition violente marque l’intensité de la bataille spirituelle qui se déroulera dans les derniers temps. Mais ce combat souligne également une vérité fondamentale : malgré l’hostilité du dragon et la mobilisation des puissances démoniaques, le plan de Dieu s’accomplira. Rien ne pourra empêcher l’aboutissement de Sa volonté.
Verset 5
La Naissance du Fils et son
Investiture Royale auprès de Dieu le Père
« Elle enfanta un fils, qui doit gouverner toutes les nations
avec une verge de fer. Et son enfant fut enlevé vers Dieu
et vers son trône. »
Malgré les grandes persécutions fomentées par le dragon contre la femme — malgré les douleurs, les angoisses et les souffrances qui l’assaillent de toutes parts — celle-ci parvient finalement à enfanter. Et, aussitôt né, l’enfant est « enlevé vers Dieu et vers Son trône », signe d’un événement céleste d’une portée décisive.
Une petite remarque s'impose :
Lors de la première venue du Messie, Jésus naquit à Bethléem dans l’humilité et la discrétion d’une crèche. Il ne fut pas immédiatement enlevé au ciel ni présenté devant le trône de Dieu dans les lieux célestes. Au contraire, Il vécut environ trente-trois ans parmi les hommes, accomplissant la mission que Son Père lui avait confiée : offrir Sa vie en rançon pour la multitude. Il s’est présenté non comme un roi conquérant, mais comme l’Agneau de Dieu, venu porter les péchés du monde. Sa venue était marquée par l’abaissement et la souffrance, non par la gloire et la domination comme l’indique ce verset.
Ce contraste est fondamental. Le verset 5 de l’Apocalypse 12, qui parle d’« un fils qui doit gouverner toutes les nations avec une verge de fer », ne peut donc pas être compris comme une allusion à la première venue du Christ. Il s’agit clairement d’une prophétie relative à Sa Seconde Venue, cette fois dans la puissance et la gloire, en tant que Roi des rois, pour établir Son règne universel.
C’est donc à l’heure où Israël reconnaîtra enfin Jésus comme son Messie que s’accomplira cette vision d’Apocalypse 12 : l’enfant — figure du Christ glorieux — ira vers le trône de Dieu pour recevoir l’investiture royale, en vue de son retour immédiat pour gouverner les nations.
Ainsi, le Fils que met au monde la femme en Apocalypse 12
symbolise le Christ Glorieux, celui de l'avènement Royale,
non celui de la rédemption.
Il y a donc deux points capitaux à considérer dans ce verset 5 :
Premier point ► « Elle enfanta un fils » Le Fils mis au monde par la femme, c’est la conversion nationale d’Israël et la proclamation publique de sa foi en Jésus-Christ.
Deuxième point ► « Son enfant fut enlevé vers Dieu et vers son trône. » Ce passage d’Apocalypse 12, 5 soulève une question fondamentale : pour quelle raison l’enfant — le Christ glorieux — est-il immédiatement présenté au trône de Dieu au moment de sa « naissance » symbolique, c’est-à-dire au moment de la conversion d’Israël ? C’est ce que révèle ce deuxième point essentiel de ce verset▼
L’Investiture Royale du Christ Glorieux, Déclenchée par la Conversion d’Israël
La réponse est profonde : Dieu attendait cette conversion finale d’Israël pour convoquer le Grand Conseil céleste et procéder à l’investiture royale de Son Fils. Ce moment solennel, annoncé par les prophètes, se déroule dans les cieux comme une véritable scène de tribunal divin, majestueusement décrite dans les chapitres 4 et 5 de l’Apocalypse, en parallèle direct avec la vision de Daniel 7 :
« Je regardai, pendant que l’on plaçait des trônes. Et l’Ancien des jours s’assit… Les juges s’assirent, et les livres furent ouverts… Et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu’un de semblable à un fils de l’homme ; il s’avança vers l’Ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, la gloire et le règne ; et tous les peuples, les nations et les hommes de toutes langues le servirent. » (Daniel 7, 9-10.13-14)
Ce moment correspond à l’investiture céleste du Messie, et Jésus lui-même y a fait allusion, sous forme de parabole, alors qu’il était « près de Jérusalem, et que l’on pensait que le royaume de Dieu allait apparaître immédiatement. Il dit donc : Un homme de haute naissance s’en alla dans un pays lointain, pour se faire investir de l’autorité royale, et revenir ensuite… » (Luc 19, 11-12)
Ce « pays lointain » désigne évidemment le ciel, lieu où Christ reçoit l’autorité du Père avant de revenir régner. Ainsi, la Seconde Venue du Christ ne peut avoir lieu sans cette investiture, décrite en détail dans l’Apocalypse et préfigurée par Daniel.
Et cette investiture céleste, selon l’ordre divin, intervient au moment exact où Israël se convertit. Le peuple élu proclamera enfin :
« Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Mt 23, 39)
C’est cette déclaration publique de foi qui déclenche immédiatement l’élévation du Fils devant le trône du Père. Le Messie est alors officiellement revêtu de sa royauté, non plus comme Rédempteur souffrant, mais comme Roi des rois, prêt à exercer sa domination universelle.
« Demande-moi, et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la terre pour possession. » (Ps 2, 8)
Ainsi, lorsque l’Apocalypse déclare :
Verset 6
Un Refuge Préparé au désert pour la femme
« Et la femme s’enfuit au désert,
où Dieu lui avait préparé un refuge, afin d’y être nourrie
pendant mille deux cent soixante jours. »
Alors que dans les lieux célestes s’accomplit l’Investiture Royale du Messie devant le trône de Dieu — suite à la conversion d’Israël et à la proclamation solennelle de sa foi en Jésus-Christ — le texte sacré nous révèle une autre scène, terrestre cette fois : la femme, aussitôt après avoir enfanté le Fils, s’enfuit dans le désert.
Ce désert n’est pas un lieu hostile ou abandonné. Au contraire, il s’agit d’un refuge préparé à l’avance par Dieu Lui-même, un lieu de protection et de préparation spirituelle, à l’abri des attaques du dragon et de ses agents humains. Là, la femme est nourrie : non seulement préservée, mais aussi fortifiée.
Cette « nourriture » ne se limite pas à la subsistance physique. Elle fait allusion à l’enseignement spirituel, à l’instruction dans les vérités messianiques et les doctrines apostoliques, comme le faisaient les premiers chrétiens de Jérusalem :
« Ceux qui acceptèrent sa parole furent baptisés… Ils persévéraient dans l’enseignement des apôtres, dans la communion fraternelle, dans la fraction du pain, et dans les prières. » (Actes 2,41–42)
Une Lecture à la Lumière de l’Exode
Pour comprendre pleinement le sens d’Apocalypse 12,6, il faut le replacer dans le contexte biblique plus large, et notamment dans la lumière de l’Exode, auquel les prophètes et les auteurs bibliques font souvent référence lorsqu’ils évoquent la vocation spirituelle future d’Israël.
De même que Dieu avait fait sortir les Hébreux d’Égypte — les rachetant de l’esclavage et les menant dans le désert — pour conclure une alliance au mont Sinaï, Dieu conduit aussi, à la fin des temps, son peuple Israël dans un « désert » spirituel, un lieu de retrait du monde. Là, Israël pourra entendre la voix de son Dieu, être enseigné dans la foi nouvelle, et se nourrir de la manne céleste, figure de la Parole vivante et de l’enseignement apostolique.
Une Protection pour un Temps Limité
Le texte précise que la femme y est nourrie pendant mille deux cent soixante jours, durée symbolique que l’Apocalypse associe à la période de la grande tribulation ou des dernières persécutions de la Bête. Cette même période est évoquée autrement au verset 14 : « un temps, des temps, et la moitié d’un temps, loin de la face du serpent. » (Ap 12,14)
Il s’agit là d’un temps défini, limité, où Dieu protège Israël converti, loin des assauts du dragon. Ce chiffre — 1260 jours — ne doit pas être interprété de manière littérale, mais plutôt comme une désignation symbolique d’un temps d’épreuve intense, que Dieu a restreint dans Sa sagesse.
Un Refuge réel, déjà prêt
Enfin, il est capital de rappeler que tout le chapitre 12 de l’Apocalypse est rédigé dans un langage symbolique : vision céleste, signes, paraboles et images inspirées. Le « désert » évoqué ici ne désigne pas nécessairement un lieu géographique spécifique, mais une période de mise à l’écart, de purification, de formation spirituelle, dans un espace voulu et protégé par Dieu.
À la fin de cette étude, nous verrons en détail ce que représente concrètement ce REFUGE que Dieu a préparé pour mettre son peuple en sécurité face à la dernière grande offensive du mal.
Ce lieu de préservation existe déjà !
Car Dieu, qui gouverne l’histoire, n’est jamais pris au dépourvu : Dieu prévoir tout. Il a déjà tout disposé. Le refuge est prêt !
Versets 7, 8 et 9
La Guerre Céleste :
Satan vaincu et précipité sur la terre par l'Archange Michel
7 Et il y eut guerre dans le ciel.
Michel et ses anges combattirent contre le dragon.
Et le dragon et ses anges combattirent,
8 mais ils ne furent pas les plus forts, et leur place
ne fut plus trouvée dans le ciel.
9 Et il fut précipité, le grand dragon,
le serpent ancien, appelé le diable et Satan,
celui qui séduit toute la terre, il fut précipité sur la terre,
et ses anges furent précipités avec lui. »
Une Guerre dans les Cieux, déclenchée par un Événement terrestre
Ces trois versets décrivent un affrontement décisif dans les cieux, dont le sens se dévoile aisément à la lumière de l’Écriture et de son contexte. Opposant saint Michel et ses anges au dragon et ses cohortes déchus. Mais ce conflit céleste ne surgit pas de manière autonome, il est directement lié à un événement clé : la conversion d’Israël, évoquée dans les versets précédents, lorsque la femme enfante un fils, et que ce dernier est élevé vers Dieu et Son trône.
Cet événement spirituel fondamental dans l’histoire du salut provoque une réaction dans le monde invisible : la fidélité retrouvée du peuple élu entraîne une secousse dans l’ordre céleste. Dieu, par l’intermédiaire de ses armées angéliques, engage alors le combat décisif contre le pouvoir de l’Accusateur.
La Victoire de Saint Michel Archange et l’Expulsion de l’Ennemi hors du Ciel
La Sainte Écriture est formelle : le dragon et ses anges ne purent résister. Ils furent vaincus, et leur défaite fut sans appel. Leur place dans les cieux leur fut définitivement et totalement retirée. Cette expulsion marque la fin de leur légitimité dans le sanctuaire céleste, où Satan exerçait encore jusqu’alors son rôle d’accusateur. Comme le révèle l’Apocalypse :
« L’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit, a été précipité. » (Ap 12, 10)
Cela signifie que tant que le peuple élu, Israël, demeurait dans l’infidélité, n’ayant pas encore reconnu son Messie, Satan conservait un certain droit d’accès aux lieux célestes, où il se tenait pour accuser les fils d’Israël devant Dieu, à l’image de ce que nous voyons dans le livre de Job ou en Zacharie 3.
Mais dès l’instant où Israël se convertit, proclamant publiquement sa foi en Jésus-Christ, Satan perd ce droit d’accusation. Le sang de l’Agneau a été invoqué sur ce peuple revenu à Dieu, et plus rien ne peut désormais justifier sa présence dans les cieux.
La Chute du Dragon sur la Terre provoque sa Fureur sur toute l'Humanité
La défaite du dragon n’est pas sans conséquences : il est précipité sur la terre, accompagné de ses anges déchus. L’Apocalypse insiste sur la portée dramatique de cette chute : Satan, conscient que son temps est désormais compté, redouble de fureur et de violence contre l’humanité, et en particulier contre la femme — c’est-à-dire Israël converti — et « au reste de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et possèdent le témoignage de Jésus »
Ce moment marque une intensification du combat eschatologique. Le verset 12, que nous verrons plus loin, nous en donne un écho saisissant :
« Malheur à la terre et à la mer ! Car le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps. » (Apocalypse 12,12)
Une Étape déterminante dans le Plan Divin
Ces versets ne décrivent pas seulement une bataille céleste, mais une étape essentielle dans le déroulement du plan de Dieu. La conversion d’Israël agit comme un détonateur spirituel, déclenchant l’intervention céleste, la chute de Satan et l’entrée dans le temps final de l’histoire humaine, où la Bête, le faux prophète et le dragon unissent leurs forces dans une ultime rébellion contre Dieu.
La victoire de Michel confirme l’autorité divine dans les cieux, mais projette sur la terre un ennemi blessé, désespéré, et désormais limité dans le temps. C’est le prélude aux dernières tribulations, et l’annonce d’un ultime affrontement entre le Royaume de Dieu et les puissances des ténèbres.
Versets 10, 11 et 12
La Victoire Céleste et ses Répercussions Terrestres
10 « Et j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait :
Maintenant le salut est arrivé, ainsi que la puissance,
le règne de notre Dieu, et l’autorité de son Christ ;
car il a été précipité, l'accusateur de nos frères,
celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit.
11 Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau
et à cause de la parole de leur témoignage,
et ils n'ont pas aimé leur vie jusqu'à craindre la mort.
12 C'est pourquoi réjouissez-vous, cieux,
et vous qui habitez dans les cieux.
Malheur à la terre et à la mer !
Car le diable est descendu vers vous,
animé d'une grande colère,
sachant qu'il a peu de temps. »
Un Cri de Victoire Éclate dans les Cieux
Lorsque le dragon, avec ses anges rebelles, est terrassé dans la bataille céleste et précipité sur la terre, un cri triomphal résonne dans les cieux. Comme une acclamation universelle, une voix puissante proclame : « Maintenant le salut est arrivé ! »
Cette exclamation marque un tournant décisif : le règne de Dieu et l’autorité royale du Christ s’apprêtent à se manifester pleinement sur la terre. Pourquoi « maintenant » ? Parce qu’Israël, dans un acte de foi éclatant, s’est converti et a proclamé publiquement sa fidélité au Messie devant le monde entier. En reconnaissant Jésus-Christ et en confessant publiquement sa foi, le peuple élu a donné à Dieu l’offrande qu’Il attendait depuis des siècles.
Par cette conversion, les obstacles majeurs qui entravaient encore la victoire divine dans les sphères célestes sont abolis.
La Chute de l’Accusateur
Le texte souligne avec solennité :
« Il a été précipité, l’accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. »
Cet accusateur – Satan, le dragon – qui, sans relâche, dénonçait les fils d’Israël devant le trône divin, est chassé des cieux pour toujours. Sa défaite est scellée par une double puissance : « Ils l'ont vaincu à cause du sang de l'Agneau le sang de l’Agneau», sacrifice rédempteur du Christ, et «la parole de leur témoignage», profession courageuse de la foi par Israël converti.
Ces témoins courageux — notamment le peuple juif converti — ont proclamé leur foi en Christ au prix de leur propre vie. Ces témoins, loin de s’accrocher à leur vie terrestre, ont tout risqué, méprisant la mort elle-même pour la gloire de Dieu. Ainsi, par leur fidélité et le triomphe de saint Michel dans cette guerre cosmique, l’ennemi est tombé, et son droit d’accusation s’effondre.
Joie Céleste, Malheur Terrestre
Cet événement monumental entraîne des conséquences immédiates, révélées par les voix célestes. Pour les habitants des cieux, c’est une source d’allégresse débordante : «Réjouissez-vous, cieux, et vous qui habitez dans les cieux ! » La chute du dragon libère les sphères spirituelles de son influence néfaste, ouvrant la voie à la pleine manifestation du salut.
Mais, pour la terre et la mer, c’est une tout autre réalité : « Malheur à la terre et à la mer ! Car le diable est descendu vers vous, animé d’une grande colère, sachant qu’il a peu de temps. » Déchu, humilié, conscient de son temps limité, le dragon déverse sa fureur dans le monde et en particulier en Israël. Ce contraste saisissant – joie dans les cieux, tribulation sur la terre – annonce les bouleversements à venir.
Une Conversion aux Résonances Éternelles
La conversion d’Israël n’est pas un simple épisode historique : elle est le pivot d’un dessein divin. En reconnaissant le Christ, Israël désarme l’accusateur et précipite sa chute. Ce « maintenant » résonne comme un accomplissement prophétique : La fin des temps est accomplie !
Versets 13 et 14 :
Une Persécution Déjouée par la Providence Divine
13 « Quand le dragon vit qu'il avait été précipité sur la terre,
il poursuivit la femme qui avait enfanté l'enfant mâle.
14 Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme,
afin qu'elle s'envolât au désert, vers son refuge,
où elle est nourrie un temps, des temps et la moitié d’un temps,
hors de la présence du serpent. »
Quatre Vérités Implacables
Dans ce passage saisissant de l’Apocalypse, le dragon – figure de Satan – prend conscience de quatre vérités implacables :
1) Déchu de son droit d'accès dans les lieux célestes qu'il avait pour accuser les fils d'Israël, il est précipité sur la terre ;
2) Sa fin est imminente, son temps est désormais compté ;
3) Ses manœuvres, jadis subtiles dans les sphères spirituelles, sont maintenant limitées par sa condition terrestre ;
4) Israël, converti et sanctifié "à cause du sang de l'Agneau et à cause de la parole de leur témoignage", est désormais protégé par le Tout-Puissant et par l'Archange Michel, commandant des armées célestes.
Malgré cette chute sur la terre et connaissant ces quatre vérités implacables, le dragon, dans sa rage aveugle, refuse de capituler. Il se lance à la poursuite de la femme – symbole d’Israël racheté et converti – avec une détermination désespérée, cherchant à l’anéantir. Pour ce faire, il mobilise les « sept têtes et dix cornes » qui ornent sa tête, c’est-à-dire les pouvoirs corrompus de ce monde: politiques, économiques, militaires et même religieux. Ces forces, asservies à Satan, s’unissent dans une tentative ultime afin d’entraver le plan divin pour le peuple de Dieu. Cette traque évoque des tragédies historiques, comme la Shoah orchestrée par Hitler et ses collaborateurs nazis, où la haine chercha à effacer Israël de la surface de la terre.
Mais, le Seigneur veille ! Comme l’annonce le verset 14 : « les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu'elle s'envolât au désert, vers son refuge…» Cette promesse divine révèle une protection surnaturelle, un refuge préparé pour préserver la femme hors de portée des griffes du dragon.
Une Typologie Divine : De Jésus à Israël
Ce schéma n’est pas nouveau. Dieu l’a déjà déployé dans l’histoire du salut. Lorsque Jésus, l’Enfant divin né de la Vierge Marie, fut menacé par la cruauté du roi Hérode, Dieu le Père lui offrit également un refuge. Les « deux ailes du grand aigle » prirent alors la forme de Marie, Sa Très Sainte Mère, et de saint Joseph, son fidèle gardien. Ensemble, dans le silence et l’obéissance, ils conduisirent l’Enfant en Égypte hors de portée du tyran, le cachant jusqu’à la mort d’Hérode. Ce fut une fuite humble, mais victorieuse, orchestrée par la providence.
De même, Dieu agit avec Israël, la femme persécutée d'Apocalypse 12. Ce parallèle trouve ses racines dans l’Exode. Souvenons-nous : lorsque le peuple élu, dans sa jeunesse, souffrait sous le joug du pharaon en Égypte, Dieu ordonna sa délivrance. Il lui donna alors «les deux ailes du grand aigle» c'est-à-dire les deux grands conducteurs d’Israël, Moïse et Aaron. Par des prodiges éclatants, ces guides conduisirent Israël hors de l’esclavage, à travers les déserts d’Arabie, jusqu’à un refuge où il fut nourri – par la manne céleste et la Torah – avant d’entrer en Terre promise.
Échos de l’Écriture
Le texte d’Apocalypse 12 résonne avec cette histoire fondatrice. L’image des «deux ailes du grand aigle» renvoie directement à Exode 19, 4 :
« Vous avez vu ce que j’ai fait à l’Égypte, et comment je vous ai portés sur des ailes d’aigle et amenés vers moi. »
Cette allusion, évidente pour les lecteurs familiers de l’Écriture, souligne la fidélité de Dieu à travers les âges. Comme Il a sauvé Israël de Pharaon, comme Il a protégé Jésus d’Hérode, Il délivrera encore la femme – Israël converti – des assauts du dragon à la fin des temps.
Une Espérance Inébranlable
Ainsi, Apocalypse 12, 13-14 ne raconte pas seulement une lutte cosmique, mais proclame une victoire assurée. Le dragon, malgré sa fureur, est impuissant face à la providence divine. Les « deux ailes du grand aigle », symbole de la sollicitude de Dieu, élèvent Son peuple au-dessus des persécutions, le conduisant au refuge où il est préservé et nourri. Ni la haine, ni les puissances de ce monde ne prévaudront contre le dessein éternel de Dieu.
Versets 15 et 16 :
Le Fleuve du Dragon ;
l’Intervention de la Terre et le Refuge de Dieu
15 « Et, de sa bouche, le serpent lança de l'eau comme un fleuve
derrière la femme, afin de l'entraîner par le fleuve.
16 Et la terre secourut la femme,
et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve
que le dragon avait lancé de sa bouche. »
Une Énigme Éclairée par l’Exode
Pour comprendre la portée prophétique de ces deux versets, il faut les lire à la lumière d’un événement fondateur de l’histoire biblique : le passage de la mer Rouge, relaté en Exode 14. Une lecture attentive de ce récit éclaire pleinement ce que saint Jean exprime ici à travers deux métaphores puissantes, révélant la continuité du plan de Dieu entre le salut passé et le salut à venir.
Deux Métaphores en Tension
Jean utilise deux images puissantes et contrastées :
1: L’hostilité du dragon :
« Et, de sa bouche, le serpent lança de l’eau comme un fleuve derrière la femme, afin de l’entraîner par le fleuve. »
2 : L’intervention divine :
« Et la terre secourut la femme, et la terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait lancé de sa bouche. »
Ces deux visions renvoient explicitement au miracle de la Mer Rouge, où Dieu a secouru Israël poursuivi par Pharaon. Ainsi, le passé devient prophétie, et l’histoire sainte se répète dans un accomplissement eschatologique.
Une fois le chapitre 14 de l’Exode comparé au texte de l’Apocalypse 12, 15-16, l’énigme se résout d’elle-même, sans besoin d’explications supplémentaires.
Pharaon et le Dragon : Une Même Logique de Persécution
En Apocalypse 12, la « femme » représente Israël converti, et la scène évoque ses jeunes jours, lorsqu’il fuyait l’esclavage d’Égypte. Guidé par les deux ailes d’aigle – Moïse et Aaron – Israël fuit vers le désert.
Que fit alors Pharaon ? Il s’élança à leur poursuite avec toute la force de son armée, comme un fleuve lancé derrière la femme. C’est ce que Jean exprime par métaphore : de la bouche de Pharaon – ou du dragon – jaillit une puissance destructrice. Cette image biblique est récurrente. Isaïe déclare :
« Le Seigneur fait venir sur eux les eaux du fleuve, fortes et abondantes : le roi d’Assyrie et toute sa puissance. » (Is 8, 7)
Ce fleuve d’eau, c’est l’ordre royal, l’armée lancée, la puissance oppressante des empires contre le peuple de Dieu. L’image est biblique : un flot dévastateur symbolise les forces hostiles.
Le Salut par la Mer, Hier et Demain
L’Exode nous rapporte que lorsque les chars de Pharaon atteignirent Israël au bord de la mer, la mer s’ouvrit pour le peuple élu. Elle devint chemin de délivrance pour les justes et piège mortel pour les poursuivants.
« Les eaux se retournèrent et couvrirent les chars et les cavaliers... il n’en resta pas un seul. » (Ex 14, 28)
De même, dans l’Apocalypse :
« La terre ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve. » (Ap 12, 16)
La terre joue ici le rôle que jouait autrefois la mer : un instrument de salut préparé par Dieu pour protéger Israël. Le parallèle est frappant. L’histoire du salut se répète, mais avec une portée universelle et eschatologique.
Ces deux récits révèlent deux mystères d’Israël : l’un passé, lors de la délivrance d’Égypte; l’autre futur, lorsque Dieu tendra à nouveau Sa main toute-puissante pour sauver Son peuple.
Une Prophétie Typologique : Du Passé au Futur
Ce parallèle entre l’Exode et l’Apocalypse éclaire de nombreuses prophéties sur la vocation future d’Israël, annonçant des événements semblables, voire plus grandioses, que ceux de la sortie d’Égypte. Prenons Ézéchiel 38-39 : après la résurrection métaphorique des «ossements secs» (Ez 37), symbolisant le retour d’Israël parmi les nations, Gog et sa multitude se lèvent contre ce peuple restauré. Dieu dit :
« Je vais prendre les enfants d’Israël du milieu des nations […] et je les ramènerai dans leur pays » (Ez 37, 21).
Puis, face à l’assaut de Gog – ce « grand fleuve » jailli de la bouche du dragon –, la terre intervient :
« Je donnerai à Gog un lieu pour un sépulcre en Israël […] la vallée de la multitude de Gog » (Ez 39, 11). Comme la Mer Rouge, la terre engloutit l’ennemi, assurant la victoire divine.
D’autres prophètes confirment cette typologie. Isaïe 16, Habacuc 3, Zacharie 14 et Joël 3 évoquent une opposition finale des nations contre Israël restauré.
«Je rassemblerai toutes les nations, et je les amènerai dans la vallée de Josaphat ; là, je leur disputerai Israël, mon peuple » (Jl 3, 2).
Tous ces textes décrivent une délivrance spécifique d’Israël, où les nations hostiles – ce «fleuve» – sont vaincues par une intervention divine en faveur d'Israël restauré.
Une Promesse Éternelle
Le prophète Michée résume cette fidélité divine par une promesse éclatante :
Comme au jour où tu sortis du pays d'Égypte, Je te ferai voir des prodiges. Les nations le verront, et seront confuses, avec toute leur puissance ; elles mettront la main sur la bouche, leurs oreilles seront assourdies.
Elles lécheront la poussière, comme le serpent, comme les reptiles de la terre ; elles seront saisies de frayeur hors de leurs forteresses ; elles trembleront devant l'Éternel, notre Dieu, elles te craindront. (Mi 7, 15-17)
Comme jadis, lorsque la Mer Rouge engloutit les forces de Pharaon, permettant à Israël de chanter le cantique d’Exode 15, la femme d'Apocalypse12, libérée du fleuve du dragon, entonnera un chant nouveau :
Quel Dieu est semblable à toi, qui pardonnes l'iniquité, qui oublies les péchés du reste de ton héritage ? Il ne garde pas sa colère à toujours, car il prend plaisir à la miséricorde.
Il aura encore compassion de nous, Il mettra sous ses pieds nos iniquités ; tu jetteras au fond de la mer tous leurs péchés.
Tu témoigneras de la fidélité à Jacob, de la bonté à Abraham, comme tu l'as juré à nos pères aux jours d'autrefois. (Mi 7, 18-20).
Conclusion : Une Fidélité Inchangée
Ainsi, Apocalypse 12, 15-16 n’est pas un simple épisode symbolique. Il proclame que le Dieu qui ouvrit la Mer Rouge pour Israël et qui engloutit l'armée de Pharaon est le même Dieu qui, à la fin des temps, se lèvera encore pour sauver Son peuple Israël restauré et converti. Face à la rage du dragon, le REFUGE de Dieu subsiste, et le secours de Sa main est assuré. Le fleuve du mal peut surgir, mais la terre – comme autrefois la mer – s’ouvrira pour le vaincre.
Ainsi, Apocalypse 12, 15-16 proclame la fidélité de Dieu : face à la fureur du serpent, Il sauve toujours Son peuple.
Versets 17 et 18
La Fureur du Dragon et la Grande Tribulation
de la fin des temps
17 Et le dragon fut irrité contre la femme, et il s'en alla faire la guerre
au reste de sa postérité, à ceux qui gardent les commandements de Dieu
et qui ont le témoignage de Jésus.
18 Et il se tint sur le sable de la mer.
La Rage Impuissante du Dragon
Ce dernier acte du chapitre 12 marque une étape cruciale du drame apocalyptique. Il révèle les ultimes sursauts d’un ennemi déjà vaincu, mais plus dangereux que jamais. Le dragon, personnification de Satan, échoue à toutes les étapes de sa lutte contre le dessein de Dieu :
· Il ne peut empêcher la naissance du Fils glorieux — l’accueil de Jésus comme Messie par Israël (v. 5).
· Il est vaincu dans les cieux par l’Archange Michel et ses anges, et précipité sur la terre (v. 7–9).
· Il échoue à atteindre la femme — Israël restauré et converti — placée sous la protection divine, malgré ses tentatives désespérées, notamment par le fleuve lancé de sa bouche (v. 15–16).
Le texte est clair : « Le dragon fut irrité contre la femme. » Consumé par une fureur sans issue, humilié dans les cieux, vaincu sur la terre, il comprend que la femme (Israël converti) lui est désormais inaccessible. Mis en échec par Dieu à chaque étape, il déchaîne alors toute sa colère contre une nouvelle cible :
« Le reste de sa postérité : ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui ont le témoignage de Jésus-Christ. »
Qui est le reste de la Postérité de la femme ?
Il s’agit ici de l’Église fidèle, de ceux qui, au milieu des nations, demeurent attachés à la Parole de Dieu et au témoignage de Jésus. Ce sont les chrétiens authentiques, nés spirituellement d’Abraham, enfants de la foi, héritiers du salut. Ils forment le prolongement de la vocation d’Israël.
L'Entrée dans la Grande Tribulation
Rejeté par la femme, le dragon se tourne donc vers ceux qui partagent son héritage spirituel. C’est le « petit reste » de croyants véritables, isolé dans un monde dominé par l’hostilité, que Satan va désormais chercher à anéantir puisque la femme, Israël converti, lui est désormais inaccessible et en sécurité dans son REFUGE.
Ce verset 17 annonce le début de la Grande Tribulation, cette période redoutée annoncée par les prophètes, les apôtres, et le Seigneur lui-même. Saint Jean, ici, dévoile la nature et le fondement spirituel de cette épreuve ultime : ce n’est pas simplement une guerre politique ou sociale, mais une persécution spirituelle, motivée par la haine de Satan envers les fidèles de Dieu.
L’Apôtre Paul en parlait déjà comme d’un « mystère d’iniquité » à l’œuvre dans le monde (2 Th 2, 7), un mystère qui trouve ici son plein développement. Ce conflit final entre les forces du mal et les saints est désormais ouvert.
La Transition vers le Chapitre 13 : Le Dragon en Position d’Attaque
18 "Et il se tint sur le sable de la mer." Ce dernier verset, bien que bref, joue un rôle capital dans le déroulement du drame apocalyptique. Il fait office de pont stratégique entre deux scènes majeures : la défaite céleste du dragon (chapitre 12) et l’émergence des puissances terrestres qu’il suscite pour continuer sa guerre (chapitre 13).
Le dragon, humilié, rejeté des cieux, et brûlant de rage, se tient désormais sur le sable de la mer — une image symbolique, très souvent utilisée dans l’Écriture pour représenter les nations agitées et instables (cf. Isaïe 17, 12-13). Cette posture du dragon, en attente au bord du chaos humain, annonce un changement d’arène : la guerre spirituelle passe désormais du ciel à la terre.
Mais avant que cette nouvelle offensive ne débute, des événements décisifs ont déjà bouleversé l’ordre spirituel, tout est déjà joué dans les cieux et sur la terre :
·► La femme – Israël converti – a enfanté dans la douleur le Messie Glorieux (Ap 12, 2).
·► Le Fils, appelé à « paître toutes les nations avec une verge de fer » (Ap 12, 5), a été élevé jusqu’au trône de Dieu pour y recevoir l’Investiture Royale.
·► Saint Michel et ses anges ont vaincu le dragon et l’ont précipité, lui et ses anges, sur la terre (Ap 12, 7-9).
·► La femme a été mise à l’abri dans le REFUGE préparé par Dieu, loin de la portée du dragon (Ap 12, 6.14).
·► Le fleuve de persécution, vomi par le dragon, a été absorbé par la terre elle-même, préservant Israël (Ap 12, 15-16).
·► Dépouillé de ses prises, le dragon a dirigé sa colère contre « le reste de la postérité de la femme », c’est-à-dire l’Église fidèle, composée de ceux « qui gardent les commandements de Dieu et le témoignage de Jésus » (Ap 12, 17)
C’est dans ce climat de frustration démoniaque que le dragon «se tient sur le sable de la mer», en position d’attente et de provocation. Tout est en place pour l’activation de la Bête, son serviteur terrestre. « Puis je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes, et sur ses cornes dix diadèmes, et sur ses têtes des noms de blasphème. […] Le dragon lui donna sa puissance, et son trône, et une grande autorité.» (Ap 13, 1-2)
L’Appel de la Bête : Une Escalade Satanique
Debout sur ce rivage symbolique, le dragon ne se résigne pas à la défaite. Il convoque la bête à sept têtes et dix cornes, une puissance terrestre à son service, pour maximiser l’impact de sa guerre finale. Cette bête, surgissant des eaux tumultueuses des nations, incarne la sauvagerie d’une persécution sans précédent, visant à écraser ceux qui «gardent les commandements de Dieu et ont le témoignage de Jésus-Christ » (Ap 12, 17).
Le sable de la mer devient ainsi le théâtre d’une éruption satanique. Incapable de détruire la femme protégée par Dieu, le dragon déploie ce nouvel instrument de conquête, qu’est la bête à dix têtes et sept cornes, espérant triompher là où il a échoué.
Une Transition Chargée de Mystère et d’Espérance
Ce verset 18 n’est pas une simple transition narrative. Il incarne le calme trompeur avant la tempête, une pause solennelle où le dragon, en défaite mais non anéanti, s’apprête à relancer la guerre — cette fois par procuration.
Ce bout de phrase résume une vérité prophétique puissante :
Chaque échec de Satan face à Dieu ne fait qu’accélérer l’accomplissement du plan divin. Plus le dragon s’agite, plus le règne messianique se rapproche. Plus il persécute, plus la justice divine s’affirme.
Le verset18 est un silence pesant, l’annonce muette d’un affrontement final imminent, mais dont l’issue ne fait aucun doute : la victoire appartient déjà à Dieu et à l’Agneau.
Troisième partie
Le Refuge de la Femme Préparé
par Dieu depuis 1948
Quel est donc ce refuge prophétique
où Israël converti sera à l'abri du Dragon à la fin des temps ?
Dans Apocalypse 12, les versets 6 et 14 décrivent un moment décisif où la femme – Israël converti – trouve un "lieu", un abri, un refuge, face à la fureur du dragon :
« Et la femme s’enfuit au désert, où Dieu lui avait préparé un lieu (un refuge), afin d’y être nourrie pendant mille deux cent soixante jours. » (v. 6) ; « Et les deux ailes du grand aigle furent données à la femme, afin qu'elle s'envolât au désert, vers son lieu (son refuge), où elle est nourrie un temps, des temps et la moitié d’un temps, hors de la présence du serpent. » (v. 14).
Le mot grec utilisé dans ces deux versets est τόπος (topos), qui signifie littéralement lieu, emplacement, position, endroit localité, pays et donc nation. Dans le contexte eschatologique d’Apocalypse 12, 6 et14, ce mot « lieu » revêt ainsi un sens précis : il ne s’agit pas d’un simple lieu géographique, mais d’un espace déterminé et préparé par Dieu pour la protection et la subsistance de son peuple face aux assauts du dragon.
Ce « refuge » n’est donc pas un simple symbole abstrait ou mystique : il désigne concrètement la nation d’Israël elle-même, restaurée sur sa terre ancestrale — avec, comme point de bascule historique, le 14 mai 1948, jour de sa déclaration d’indépendance.
Ce retour, après près de deux millénaires d’exil, marque les prémices visibles de l’accomplissement des prophéties annonçant la conversion d’Israël. Depuis cette date, Israël, par sa souveraineté retrouvée et sa défense armée, constitue un véritable rempart face aux assauts du dragon et des puissances coalisées sous l’autorité de la Bête à la fin des temps. Ce refuge divin est à la fois physique, spirituel, historique et prophétique — un lieu réel, préparé par Dieu et annoncé par les prophètes depuis des siècles, afin d’accueillir et protéger son peuple au moment décisif de l’histoire du salut.
Voici quelques citations parmi tant d’autres :
➤ « Je vous retirerai d’entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai dans votre pays. […] Vous habiterez le pays que j’ai donné à vos pères » (Ézéchiel 36, 24–28)
➤ « Ainsi parle le Seigneur, l’Éternel : Voici, je prendrai les enfants d’Israël d’entre les nations où ils sont allés, je les rassemblerai de toutes parts, et je les ramènerai dans leur pays. Je ferai d’eux une seule nation dans le pays, sur les montagnes d’Israël. » (Ézéchiel 37, 21–22)
➤ « Voici, les jours viennent, dit l’Éternel, où je ramènerai les captifs de mon peuple d’Israël et de Juda […] Je les ramènerai dans le pays que j’ai donné à leurs pères, et ils le posséderont. » « […] Je les ramènerai dans ce lieu, et je les ferai demeurer en sécurité. » (Jérémie 30, 3 & 32, 37)
➤ « Je ramènerai les captifs de mon peuple d’Israël ; ils rebâtiront les villes dévastées et les habiteront […]. Je les planterai sur leur terre, et ils ne seront plus arrachés du pays que je leur ai donné, dit l’Éternel, ton Dieu. » (Amos 9, 14–15)
➤ « En ce temps-là, je vous ramènerai ; en ce temps-là, je vous rassemblerai ; car je ferai de vous un sujet de gloire et de louange parmi tous les peuples de la terre, quand je ramènerai vos captifs sous vos yeux. » (Sophonie 3, 20)
➤ « [...] Je les ramènerai, et ils habiteront au milieu de Jérusalem. » (Zacharie 8, 7–8)
Conclusion
La récurrence, la clarté et la précision de ces prophéties attestent que le retour du peuple juif sur sa terre après une longue dispersion, loin d’être un hasard historique, est l’accomplissement d’un dessein divin révélé des siècles à l’avance.
Le retour des Juifs sur leur terre d'Israël, bien qu'encore incomplet sur le plan spirituel, s’inscrit dans la phase visible de la restauration prophétique. Il prépare le terrain à la conversion de la nation et au retour du Messie annoncé avec vigueur dans Zacharie et l’Apocalypse :
➤ « Ils lèveront les yeux vers moi, celui qu’ils ont transpercé. » (Za 12, 10)
➤ « Voici, il vient avec les nuées. Et tout œil le verra, même ceux qui l'ont percé » (Ap 1, 7)
Les textes qui suivent proposent une lecture approfondie de ce refuge prophétique, en montrant comment Israël, depuis 1948, est devenu non seulement une entité géopolitique, mais surtout un instrument dans le plan eschatologique de Dieu, appelé à devenir le sanctuaire où son peuple retrouvera la foi, sera nourri des Doctrines du Nouveau Testament, et préparé à accueillir son Roi, le Messie d'Israël.
Un Modèle Biblique Enraciné dans l'Histoire
et Réactualisé en 1948 !
Le parallèle avec l’Exode éclaire cette vision. Lorsque Dieu délivra Israël de l’Égypte, Il le mena au désert, un lieu de salut hors de portée de Pharaon. Là, Il le nourrit de la manne et lui donna la Loi, le préparant à posséder la Terre promise. Cette protection s’appuyait sur des moyens visibles : Moïse et Aaron, les « deux ailes du grand aigle » (Ex 19, 4), guidaient le peuple, tandis que des miracles – comme la fermeture de la Mer Rouge – anéantissaient les armées ennemies (Ex 14, 27-28). De même, à la fin des temps, le refuge en Apocalypse 12 s’inspire de ce modèle, mais trouve son accomplissement dans un événement historique précis : la renaissance de la nation d’Israël en 1948 !
Ce 14 mai 1948, après dix-neuf siècles d’exil imposés par Dieu suite au rejet de Son Fils, le Messie (Lc 21, 23-24), la nation d’Israël renaît toujours par la volonté divine, marquant le début tangible de sa restauration prophétique. Ézéchiel l’avait annoncé :
« Je vous retirerai d’entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays, et je vous ramènerai dans votre pays » (Ez 36, 24).
Cette date n’est pas un hasard géopolitique ; elle est une étape clé du plan de Dieu. Depuis 1948, Israël s’est révélé comme un « refuge » – une nation souveraine sur sa terre, prête à affronter les assauts eschatologiques du dragon. Cette restauration physique, prédite des siècles auparavant, est le fondement du refuge où la femme sera «nourrie » et protégée.
La Défense Armée :
Un Rempart Divin Post-1948
Apocalypse 12 parle en métaphores, mais l’histoire biblique montre que Dieu agit fréquemment à travers des instruments humains. Josué conquit Canaan avec une armée (Jos 6) ; Néhémie rebâtit Jérusalem, une épée à la main (Né 4, 17). De même, le refuge d’Israël dans les derniers temps inclut sa défense armée – les forces militaires modernes nées depuis 1948 – comme un bouclier ordonné par Dieu contre la Bête, les hommes de main du dragon, ces puissances coalisées aux « sept têtes et dix cornes » (Ap 12, 3).
Depuis sa renaissance, Israël a traversé et surmonté de nombreuses guerres — en 1948, 1956, 1967, 1973, 1982, 2006 — ainsi que des menaces constantes jusqu’à aujourd’hui. Cette résilience remarquable témoigne de la providence divine à l’œuvre. La puissance militaire d’Israël, loin d’être une simple réussite stratégique ou technologique, doit être comprise comme l’un des aspects tangibles du « refuge » que Dieu a préparé. Fortifié dès 1948, ce refuge sert de rempart contre la fureur eschatologique du dragon et des forces qui lui sont soumises.
Les prophéties abondent à ce sujet. Le psalmiste déclare :
«Si une armée se campait contre moi, mon cœur n'aurait aucune crainte ; Si une guerre s'élevait contre moi, je serais malgré cela plein de confiance. » (Ps 27, 3).
Jérémie ajoute :
« Je ferai de toi une muraille de bronze fortifiée ; ils te feront la guerre, mais ils ne l’emporteront pas sur toi, car je suis avec toi » (Jé 1, 19).
La renaissance d’Israël en 1948, suivie de son développement militaire, incarne cette muraille. Face aux assauts du dragon, ce refuge n’est pas une nation fragile, mais une forteresse défendue, un signe que Dieu a tenu Sa promesse.
Un Refuge Simultanément Physique et Spirituel
Le refuge d’Israël depuis 1948 est double : physique par sa terre et ses armées, spirituel par la nourriture divine qu’il recevra. Pendant les « mille deux cent soixante jours » ou « un temps, des temps et la moitié d’un temps » (Ap 12, 6, 14), période métaphorique de tribulation (Dn 7, 25), la femme est « nourrie » – une allusion à l’enseignement du Messie, comme la manne dans l’Exode ou les doctrines apostoliques (Ac 2, 42). Cette soutenance s’épanouira dans une nation déjà restaurée, où la foi en Jésus-Christ, une fois proclamée, sera protégée par des frontières défendues. Zacharie prophétise :
« En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre pesante pour tous les peuples ; tous ceux qui la soulèveront se blesseront grièvement » (Za 12, 3).
Depuis 1948, la défense d’Israël est ce bras visible qui préserve le peuple jusqu’à sa pleine rédemption.
Face aux Armées du Dragon
Le dragon, précipité sur la terre, déploie ses « sbires humains » – nations et forces hostiles – pour détruire Israël converti (Ap 12, 15-17). Le « fleuve » de sa bouche (v. 15) évoque les armées de Pharaon ou les multitudes de Gog (Ez 38-39). À la fin des temps, ces ennemis modernes, animés par la haine satanique, se heurteront au refuge forgé dès 1948. Isaïe l’affirme :
« Aucun instrument forgé contre toi ne réussira » (Is 54, 17).
La défense armée d’Israël, éprouvée depuis sa renaissance, est et sera ce rempart qui, avec l’aide divine, engloutira les assauts, comme la terre engloutit le fleuve (Ap 12, 16). Ce n’est pas une confiance dans la seule force humaine, mais une reconnaissance que Dieu agit à travers la nation qu’Il a relevée.
1948 :
Le Signe d’une Espérance Prophétique
La date de 1948 n’est pas un détail ; elle est un jalon prophétique. Après des siècles de dispersion, Israël renaît contre toute logique humaine, survivant aux guerres et aux menaces d’anéantissement. Michée prophétise : « Comme au jour où tu sortis d’Égypte, je te ferai voir des prodiges » (Mi 7, 15). Ce miracle moderne prépare le refuge eschatologique : une nation où la femme, Israël converti, sera à l’abri du dragon, nourrie spirituellement et protégée physiquement. Depuis 1948, Dieu a posé les fondations visibles de ce refuge, affirmant : « Je ne t’abandonnerai point » (Jos 1, 5). Ainsi, Apocalypse 12, 6 et 14 célèbre une victoire double : la restauration débutée en 1948 et la préservation finale, lorsque le Messie reviendra pour Son peuple.
Conclusion finale
Israël, Berceau du Royaume à Venir
La vision offerte par Apocalypse 12, éclairée par l’ensemble des Écritures, révèle une vérité saisissante : Israël est et demeure au cœur du dessein éternel de Dieu pour la fin des temps. Ce peuple, souvent méprisé, combattu, isolé, est pourtant la clé des prophéties, sa conversion, symbolisée par l’enfantement du Messie Glorieux (Ap 12, 5), déclenchera la Seconde Venue de Jésus-Christ et l’instauration de Son Règne sur la terre.
À travers les persécutions du dragon, la victoire céleste de l'Archange Michel, et le refuge (la nation d'Israël elle-même) préparé d'avance par Dieu, Apocalypse 12 proclame une vérité inébranlable : la fidélité de Dieu envers Israël est le socle de l’espérance pour l’humanité entière. Pourtant, une distinction essentielle s’impose, que nul ne doit ignorer :▼
La « femme » d’Apocalypse 12
n'est pas l'Israël politique d'aujourd'hui
Apocalypse 12 révèle le rôle central d’Israël dans le dessein eschatologique de Dieu. La femme symbolise l’Israël spirituel, le peuple élu dans le cœur de Dieu, non confondu avec les politiques de ses gouvernements successifs. Tout comme la France, la fille aînée de l’Église, ne se réduit pas à la politique de son président et de son gouvernement ; Tout comme la Russie, en tant que nation aimée du Cœur Immaculé de Marie, ne se réduit pas à la politique de son président ; De même, on ne peut réduire Israël à sa classe politique actuelle, elle n'est pas l’incarnation de la « femme » prophétique. Ces gouvernements, souvent éloignés des promesses divines, ne définissent pas l’identité éternelle d’Israël telle que Dieu la voit et la restaure. Méprendre les actes des gouvernants pour l’essence d’Israël, c’est confondre l’ombre passagère avec la lumière éternelle du plan de Dieu. Dieu voit au-delà des apparences humaines et prépare un Israël fidèle, sanctifié, qui reconnaîtra son Messie comme les prophéties l'annoncent.
Un appel aux croyants : veillez, discernez, bénissez
De nombreux Chrétiens, mal instruits ou aveuglés par l’idéologie médiatique — cette propagande de la Bête (Ap 13) — adoptent une posture hostile, voire antisémite, envers Israël, le diabolisent même. Ils oublient qu’il est « la racine qui les porte » (Rm 11, 18) et non l’inverse.
À ceux-là, la Parole adresse un cri d’alarme :
« Ne t’abandonne pas à l’orgueil, mais crains ; car si Dieu n’a pas épargné les branches naturelles, Il ne t’épargnera pas non plus » (Rm 11, 20-21).
Rejeter Israël, c’est rejeter l’Alliance de Dieu. C’est mépriser les promesses irrévocables de Dieu, qui a juré de lui donner un avenir glorieux :
► « Lève-toi, sois éclairée, car ta lumière arrive, et la gloire de l'Éternel se lève sur toi. Voici, les ténèbres couvrent la terre, et l'obscurité les peuples; Mais sur toi l'Éternel se lève, sur toi Sa Gloire apparaît. […] Car l'Éternel sera ta lumière à toujours, et les jours de ton deuil seront passés.» (Voir tout le chapitre 60 d’Isaïe)
► « Et ainsi tout Israël sera sauvé, selon qu'il est écrit : Le Libérateur viendra de Sion, et IL détournera de Jacob (Israël) les impiétés ; Et ce sera Mon Alliance avec eux, lorsque J'ôterai leurs péchés. [...] En ce qui concerne l'élection, ils sont aimés à cause de leurs pères. Car Dieu ne se repent pas de ses dons et de son appel.» (Voir Romains 11, 26-29)
Ainsi, adopter une attitude hostile envers Israël, c’est risquer de s’aligner contre le plan de Dieu, et s’exposer à la puissance d’égarement (2 Th 2,10-12) qui frappera ceux qui auront refusé « l’amour de la vérité » ; « Ne courez pas le risque d'avoir combattu contre Dieu. » (Ac 5, 39).
Je bénirai ceux qui te béniront,
et Je maudirai ceux qui te maudiront
(Ge 12, 2-3)
Un appel à la foi et à l’espérance.
Apocalypse 12 n’est pas une fable, mais une révélation du dessein souverain de Dieu. L’Agneau a vaincu. Israël, une fois converti, verra la gloire de son Messie. Et nous, Église des nations, sommes appelés à prier pour cette conversion, soutenir le peuple juif, et nous préparer au retour du Grand Roi. Les nations s’inclineront, et le Règne de justice et de paix s’étendra sur la terre. Veillons donc, car l’heure approche où « les anciennes souffrances seront oubliées » (Is 65, 16), et où la gloire de Dieu resplendira sur Son peuple et sur nous tous.