Discours de Jésus-Christ sur la fin des temps
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DISCOURS DE JÉSUS-CHRIST
Sur la Fin des temps
Commentaire du chapitre 24 de l'Évangile de Saint Matthieu
Décrypté par l’histoire et éclairé par les enseignements consignés dans les Saintes Écritures.
Avant-propos
Le présent commentaire est le fruit d'une méditation personnelle. Il ne prétend nullement constituer l’unique interprétation possible des paroles du Christ ni des prophéties bibliques relatives à la fin des temps. En effet, Dieu accorde à ses enfants, attentifs aux signes des temps, la grâce de percevoir les événements sous des angles différents. Ainsi, des lectures variées peuvent émerger, sans nécessairement se contredire.
Cela dit — et ce point est fondamental — il est difficilement contestable, en toute logique, de nier les prophéties qui se sont d’ores et déjà accomplies à notre époque. Car contre les faits, il n’existe pas d’argument (St. Thomas d’Aquin). Ce principe rappelle que les faits établis s’imposent d’eux-mêmes.
Ceci précisé, entrons à présent dans l’étude du grand discours eschatologique de Notre Seigneur, tel que rapporté dans l’Évangile selon saint Matthieu, au chapitre 24.
L’annonce de la Destruction du Temple de Jérusalem
1 « Comme Jésus sortait du Temple et s’en allait, ses disciples s’approchèrent pour lui faire voir les constructions du Temple ».
2 « Mais il leur répondit : « Vous voyez tout cela, n’est-ce pas ? En vérité je vous le dis, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit jetée bas. »
Dans ces deux versets, Notre Seigneur annonce solennellement à ses disciples la destruction du Temple de Jérusalem. Ces paroles prennent un relief saisissant lorsqu’on les met en relation avec le discours sévère qu’il venait tout juste d’adresser aux scribes et aux pharisiens. En effet, au chapitre précédent (Mt 23), Jésus dénonce avec une clarté redoutable l’hypocrisie et la dureté de cœur des chefs religieux d’Israël. Il révèle la cause profonde du jugement imminent sur la ville sainte et son sanctuaire :
« Engeance de vipères ! Comment échapperez-vous au châtiment de la géhenne? C’est pourquoi, voici, je vous envoie des prophètes, des sages et des scribes. Vous tuerez et crucifierez les uns, vous battrez de verges les autres dans vos synagogues, vous les poursuivrez de ville en ville, afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang d’Abel le juste jusqu’au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez tué entre le sanctuaire et l’autel. En vérité, je vous le dis, tout cela retombera sur cette génération.
Voici que votre maison vous sera laissée déserte. Car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » (Mt 23, 33-39)
Ces paroles annoncent un châtiment d’une gravité extrême. Le Temple — symbole suprême de la présence divine au milieu de son peuple — sera détruit, et la nation d’Israël dispersée. L’histoire atteste que cette prophétie s’est accomplie à la lettre : entre l’an 66 et 70 de notre ère, sous la conduite du général romain Titus (futur empereur), Jérusalem fut assiégée, le Temple incendié, détruit pierre par pierre, et le peuple juif fut massacré ou dispersé parmi les nations.
Ainsi s’est réalisée la parole du Christ : « Il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. » Ce désastre marque la conséquence tragique du rejet du Messie par ceux-là mêmes à qui il avait été promis.
Le blasphème suprême, celui d’avoir livré à la mort le Fils de Dieu, trouve ici son écho dans la bouche même du peuple :
« À mort! À mort! Crucifie-le! » Pilate leur dit : « Crucifierai-je votre roi ? » Les grands prêtres répondirent : « Nous n’avons de roi que César ! » (Jean 19, 15)
Ces paroles révèlent une cécité spirituelle dramatique, et une alliance profanée avec les puissances du siècle.
L’abandon du Temple, suivi d’un exil de près de 19 siècles (de l’an 70 jusqu’au 14 mai 1948, date de la proclamation officielle de l’État d’Israël), témoigne de la véracité des paroles du Christ et de la cohérence de l’histoire avec les prophéties bibliques. Mais Jésus laisse aussi entrevoir une promesse : « Vous ne me verrez plus, jusqu’à ce que vous disiez : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » – annonçant ainsi une future reconnaissance du Messie Jésus par Israël.
Les Trois Questions des Apôtres
3 « Et, comme il était assis sur le mont des Oliviers, les disciples s’approchèrent de lui, en particulier, et demandèrent : « Dis-nous quand cela aura lieu, et quel sera le signe de ton Avènement et [le signe] de la fin de cette ère (la fin des temps). »
Dans ce verset, les apôtres posent à Jésus trois questions distinctes :
1 Quand aura lieu la destruction du temple
2 Quel sera le signe de son Avènement
3 Quel sera le signe de la fin de cette ère (ou fin des temps)
La Destruction du Temple
« Dis-nous quand cela aura lieu »
C’est seulement à partir du verset 15 que Jésus va répondre aux trois questions, les versets 4 à 14 constituent une sorte de prologue eschatologique. Jésus répond donc à la première question en évoquant « l’abomination de la désolation » annoncée par le prophète Daniel.
« Lorsque vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint – que le lecteur comprenne, alors que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes… » (Mt 24, 15-16)
L’évangéliste Luc précise, pour ses lecteurs grecs, ce que représente cette «abomination» :
« Lorsque vous verrez Jérusalem entourée d’armées, sachez que sa désolation est proche. Alors, que ceux qui seront en Judée s’enfuient dans les montagnes, que ceux qui seront à l’intérieur de la ville en sortent, et que ceux qui seront à la campagne n’y entrent pas. Car ce seront des jours de vengeance où s’accomplira tout ce qui a été écrit. » (Lc 21, 20-22)
Ainsi, pour la génération apostolique, « l'abomination de la désolation » fut l’invasion de Jérusalem par les légions romaines, dont les enseignes portaient des images païennes, profanant de ce fait l’héritage de Dieu. Ce drame se réalisa entre les années 66 et 70, soit environ trente-trois ans après la crucifixion du Christ — un délai équivalent à la durée de sa vie terrestre, offert comme temps de repentance au peuple.
Les apôtres ont ainsi reçu la réponse à leur première question : « Dis-nous quand cela aura lieu ? » Réponse : Quand «vous verrez Jérusalem entourée d’armées». En conséquence, les Apôtres et tous les disciples savaient ce qu’ils auraient à faire pour éviter d’être pris au piège quand ils verront Jérusalem entourée par les armées romaines: s’enfuir hors de la grande ville de Jérusalem.
Et c’est grâce à sa vigilance aux signes annoncés par le Christ et grâce aux avertissements des prophètes que l’Église de Jérusalem du temps des Apôtres a pu échapper à cette grande catastrophe comme nous le retransmet Eusèbe de Césarée (265-340) dans son Histoire Ecclésiastique :
« Le peuple de l’Église de Jérusalem reçut, grâce à une prophétie, l’avertissement de quitter la ville avant la guerre et d’aller habiter une certaine ville de Pérée nommée Pella. Ainsi, la métropole des Juifs et toute la Judée furent abandonnées par les chrétiens. »
Parousie et Fin des Temps
« Quel sera le signe de ton Avènement et la fin de cet ère ? »
Alors que Jésus n’a pas encore parlé de la fin des temps, mais seulement de la destruction du temple de Jérusalem, les apôtres demandent pourtant à Jésus : « quel sera le signe de ton Avènement et [le signe] de la fin de l’âge [la fin de cette ère] ». Or, ce qui est très remarquable ici au verset 3, c’est que les apôtres posent la question non pas de la Parousie ou de l'Avènement de Jésus-Christ tel que nous l’entendons aujourd’hui 2000 ans après, mais de son Avènement, de sa Parousie, c'est-à-dire de Sa Manifestation toute puissante, de son triomphe au sein même du peuple d'Israël face à l'occupant Romain. Car dans le monde gréco-romain de cette époque, le terme Parousie — traduit par «Avènement » — désignait la venue solennelle d’un roi, d’un empereur ou d’un gouverneur dans une ville. Il s’agissait donc d’une action d'une importance majeure du vivant d'un illustre personnage.
Ainsi, dans l’esprit des apôtres, la Parousie ou l’Avènement de Jésus-Christ était un évènement majeur de son ministère terrestre qui devait s'actualiser de son vivant. Car à ce moment-là, les disciples ignoraient tout du mystère à venir : la mort du Christ, sa résurrection, la mission universelle confiée à l’Église et l’intervalle, long de plusieurs siècles, avant son Retour Glorieux. Ils s’attendaient à le voir établir immédiatement son règne, renverser l’occupant romain et instaurer le Royaume de Dieu sur la terre, tel un souverain victorieux.
Pour tout Juif, le Messie, une fois sur terre, allait tout remettre en ordre de son vivant et prendre le pouvoir directement en anéantissant les armées romaines qui occupaient leur pays et ensuite conquérir le monde entier sous la domination d’un Messie triomphateur ! C’était cela l’idée qu’avaient les Apôtres lorsqu’ils demandèrent à Jésus : « quel sera le signe de ton Avènement ? ».
L’idée du Messie souffrant ne s’imposera à eux qu’après la résurrection, lorsque Jésus leur apparaîtra durant quarante jours pour les instruire « des choses qui concernent le Royaume de Dieu » (Ac 1, 3). Ce n’est qu’alors qu’ils comprendront que son Avènement Glorieux surviendra après que : « L'évangile du royaume sera proclamé dans le monde entier en témoignage à la face de toutes les nations. Alors viendra la fin. » (Mt 24, 14).
Revenons aux demandes des apôtres : "quel sera le signe de ton Avènement et de la fin de cet âge ?"
Fidèle à la promesse d’Amos — « Le Seigneur Dieu ne fait rien sans révéler son secret à ses serviteurs les prophètes » (Am 3, 7) —, le Christ va leur annoncer non pas un signe, mais plusieurs signes qui précéderont son Avènement et marqueront la fin de cette ère.
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► Conflits entre nations et royaumes (v. 7)
► Famines et grands tremblements de terre en divers lieux (v. 7)
► Persécution des disciples et haine universelle à leur égard (v. 9)
► Apostasie dans la chrétienté et divisions internes jusque dans la haute hiérarchie de l’Église (v. 10)
► Multiplication de faux prophètes, liés au temps de la Bête, pires que ceux des siècles passés (v. 11)
► Disparition de la charité remplacée par une haine généralisée (v. 12)
Aujourd’hui, par rapport aux événements contemporains, nous pouvons affirmer que notre génération est témoin des signes de la fin des temps annoncés par Jésus et que cette période touche à son terme !
De plus, depuis 1917 et 1948, Israël, après un exil de plus de 19 siècles est redevenu une Nation indépendante sur sa terre ancestrale, et que depuis 1967, après la « Guerre Des Six Jours », Jérusalem est redevenue capitale indivisible et éternelle d’Israël, et sans oublier qu’actuellement à travers le monde des centaines de milliers de Juifs (près de 1.000000) ont reconnu leur Messie en Jésus-Christ ► Signe et le prélude de la conversion générale de tout Israël, comme prophétisé par l’apôtre Paul :
« Une partie d’Israël est tombée dans l’endurcissement, jusqu’à ce que la totalité des païens soit entrée. Et ainsi, tout Israël sera sauvé… » (Rm 11, 25-27)
Prologue Eschatologique
4 «Et Jésus leur répondit : “Prenez garde qu’on ne vous abuse”. »
5 « Car il en viendra beaucoup sous mon nom, qui diront : “ C’est moi le Christ ”, et ils abuseront bien des gens. »
« Prenez garde »
Jésus commence sa réponse aux apôtres par un avertissement solennel. Les trois questions qu’ils viennent de lui poser — « Quand cela arrivera-t-il ? » (allusion à la destruction du Temple), « Quel sera le signe de ton Avènement ? », et « Quel sera le signe de la fin de cette ère ? » — portent sur des événements graves et déterminants. Mais avant même de donner des précisions, le Seigneur insiste sur un danger spirituel majeur : la séduction par des imposteurs.
En effet, Dès les premières décennies, certains prétendirent incarner le Messie attendu. Ce fut notamment le cas durant la guerre des Juifs (66-70), période marquée par l’apparition de meneurs se réclamant d’une mission divine.
Mais à la fin des temps, Jésus annonce que ces tromperies prendront une ampleur mondiale, abuseront les foules et égareront même, si possible, les élus (cf. Mt 24, 24).
Les rumeurs de guerres qui allaient déclencher la dévastation de Jérusalem de 66 à 70
6 « Vous aurez aussi à entendre parler de guerres et de rumeurs de guerres ; voyez, ne vous alarmez pas : car il faut que cela arrive, mais ce ne sera pas encore la fin. [la fin de cette ère] »
Jésus annonçait ainsi la période de 66 à 70, mais, précise-t-il tout de suite : « ce ne sera pas encore la fin » de cette ère, il ne faudra pas croire que ces évènements marqueront le début de la fin des temps. Jésus précisera, dans les versets suivants, quels événements déclencheront réellement le compte à rebours conduisant à la fin des temps.
Guerres, Famines et Tremblements de Terre augmenteront en intensité à l'approche de la fin des temps
7 « On se dressera, en effet, nation contre nation et royaume contre royaume. Il y aura en divers lieux des famines et des tremblements de terre. »
À ce stade du discours, il apparaît clairement que Jésus ne parle plus seulement des événements compris entre les années 66 et 70. S’il s’agissait encore de cette période, Jésus n’aurait pas évoqué l’affrontement généralisé entre nations et royaumes, puisque la guerre des Juifs opposa uniquement Israël aux armées romaines menées par Titus.
Ici, le Seigneur se projette vers la fin des temps et s’adresse, à travers ses apôtres, à l’Église appelée à vivre cette ultime étape de l’histoire. Il indique l’un des signes majeurs qui permettront de reconnaître cette période : la multiplication des conflits à l’échelle mondiale, associés à des catastrophes naturelles et humanitaires d’une ampleur inédite.
Or, notre civilisation contemporaine semble correspondre à cette description. Depuis la Première Guerre mondiale, le monde n’a connu aucun répit : guerres ouvertes, tensions permanentes, affrontements entre nations et blocs de puissance se succèdent sans discontinuer, embrasant tour à tour différents continents.
À ces conflits s’ajoutent les famines qui frappent aujourd’hui des centaines de millions de personnes : plus des deux tiers de la population mondiale souffrent de sous-alimentation, et dans certaines régions la famine décime des populations entières. Quant aux tremblements de terre, il ne s’agit plus seulement de secousses locales, mais de séismes d’une intensité telle qu’ils engendrent tsunamis et catastrophes planétaires.
Ainsi, ce verset 7 résonne de manière saisissante avec notre époque, comme un avertissement adressé à une humanité parvenue au seuil même de la fin des temps.
8 «Tout cela ne sera que le commencement des douleurs.»
Guerres, famines, tremblements de terre en divers lieux du monde (v7), ne seront, dit Jésus ici au verset 8, que le commencement des douleurs. Mais de quelles douleurs Jésus parle t-Il ? Ces « douleurs » que Notre Seigneur mentionne ne sont pas juste des souffrances quelconques, mais un signe qu’une « nouvelle ère » est sur le point de naître. Ces douleurs font partie d’un plan prophétique déjà esquissé dans l’Ancien Testament et totalement dévoilé dans le Nouveau Testament.
Bien que de telles catastrophes aient marqué l’histoire humaine, Jésus avertit qu’à la fin des temps, elles s’intensifieront crescendo de telle sorte qu’elles signifieront le « commencement des douleurs », c’est-à-dire le point de départ du compte à rebours de la fin de notre ère. Or, ces fléaux, sont en notre temps, d’une telle ampleur qu’il est indéniable que notre génération est ici visée !
Nous serions donc la génération de la fin des temps qui serait déjà entrée dans les douleurs comparables à celles d’une femme qui accouche et dont le processus est irréversible. Ces fléaux mondiaux annoncent ainsi l’enfantement apocalyptique d’une NOUVELLE ÈRE et d'un MONDE NOUVEAU : le Règne du Christ sur toute terre et le Royaume de Dieu pleinement réalisé après une purification des nations, appelé « LE JOUR DU SEIGNEUR » CE JOUR désigne ainsi un espace de temps au cours duquel Dieu intervient personnellement dans l’histoire des hommes pour accomplir un point spécifique de Son plan.
Haine universelle contre les disciples du Christ à la fin des temps
9 « Alors on vous livrera aux tourments et on vous tuera ; vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon nom ».
Marc 13, 9 et Luc 21, 17 ne mentionnent pas les nations, mais disent simplement «vous serez haïs de tous ». En revanche, Matthieu rapporte cette précision « de toutes les nations ». Cette nuance est significative : Jésus élargit ici la perspective bien au-delà de la catastrophe de l'an 70 et même des premières persécutions de l'Eglise primitive. Il nous projette dans un temps où l'Evangile aura déjà été proclamé à toutes les nations, c'est-à-dire dans la période eschatologique, au seuil de la fin de cette ère.
Mais pourquoi cette haine universelle ? Jésus précise : « à cause de mon Nom ». Ce rejet ne viendra pas seulement de quelques peuples ou gouvernements, mais de toutes les nations sans exception.
Cette hostilité généralisée semble liée aux douleurs de l’enfantement (cf. Mt 24, 8) que l’humanité entière endurera à la fin des temps. Dans ce contexte, ce ne seront pas les croyants des autres religions qui seront visés, mais bien les véritables disciples de Jésus-Christ. Pourquoi ? Parce que, pour le monde, ce sont eux qui représentent le plus clairement Dieu sur la terre : ils se réclament du Christ, Dieu fait homme, Seigneur et Juge. Et lorsque viendront les calamités annoncées, Dieu sera perçu comme le Responsable de ces événements, et Ses disciples comme les coupables par association.
Ce phénomène n’est pas étranger à notre époque : qui n’a jamais entendu cette objection ? — « Si Dieu existait, cela n’arriverait pas ! » Lorsque le malheur frappe, Dieu est accusé ; et comme on ne peut L’atteindre directement, on s’en prend à ceux qui portent Son Nom.
Aujourd’hui déjà, plus de 300 millions de chrétiens sont persécutés dans le monde. Que sera-ce lorsque s’abattront sur l’humanité les jugements divins annoncés ? Alors s’accomplira pleinement cette parole : « Vous serez haïs de toutes les nations à cause de mon Nom. »
Ce sera un temps de purification radicale pour l’Église : la foi de chacun sera éprouvée, affinée comme l’or dans le feu. Le Seigneur promet son soutien à ceux qui persévèrent, mais Il avertit aussi que beaucoup succomberont (cf. v. 10). D’où la nécessité, dès maintenant, de nous préparer spirituellement à affronter ces épreuves.
face aux épreuves de la fin des temps
10 « Et alors beaucoup succomberont (apostasieront) ; ils se livreront les uns les autres, ce seront des trahisons et des haines intestines ».
Quelle est cette tentation à laquelle beaucoup de Chrétiens « succomberont » et « se livreront les uns les autres » à la fin des temps ? N’est-ce pas cette tentation d’abandonner la foi pour sauver sa peau (cf. v.9), autrement dit de renier le Christ pour préserver la vie ? Mais Jésus nous avertit que : « celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi la trouvera (ou l’assurera) » (Mt 16, 25).
Demandons à Dieu de nous donner la force nécessaire de résister lorsque ce temps de haine de toutes les nations à notre égard viendra, car soyons en sûrs, cette haine, de manière sournoise, en ce moment même, est déjà active tout autour de nous, on en voit les prémisses.
Malheureusement, au cours de l'épreuve de la fin des temps, « beaucoup succomberont ; ils se livreront les uns les autres, ce seront des trahisons et des haines intestines » nous dit Jésus. Il s’agit donc bien de Chrétiens qui, dans la grande épreuve finale, apostasieront pour préserver leur vie. Ce passage nous renvoie sans aucun doute aux derniers jours de la fin des temps, car comment pourrions-nous comprendre que des Chrétiens en arrivent à se livrer les uns aux autres et à se haïr s’il n’y avait pas cette terrible persécution causée par la haine infernale de toutes les nations à l’encontre des Chrétiens ?! "Et il lui fut donné [à la Bête] de faire la guerre aux saints, et de les vaincre... C'est ici la persévérance et la foi des saints." (Ap 13, 7 & 10)
L’expression « beaucoup succomberont » désigne un abandon massif de la foi chrétienne authentique face à la pression extrême des persécutions, des épreuves et des bouleversements de la fin des temps.
Le verbe grec utilisé ici (skandalisthēsontai, de skandalizō) signifie littéralement « être scandalisé », « trébucher », ou « tomber » au point d'apostasier !
Il ne s’agit donc pas seulement d’un moment de faiblesse émotionnelle, mais d’une rupture volontaire avec la fidélité au Christ. L’apostasie est le reniement délibéré et définitif de la foi chrétienne, elle est l'un des péché contre le Saint-Esprit qui ne peut être pardonné, ni dans le monde présent, ni dans le monde à venir :
« Car il est impossible que ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste, qui ont eu part au Saint Esprit, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du siècle à venir, et qui sont tombés, soient encore renouvelés et amenés à la repentance, puisqu'ils crucifient pour leur part le Fils de Dieu et l'exposent à l'ignominie. » (He 6, 4-6)
L’auteur de l’épitre aux Hébreux décrit ici des personnes qui ont pleinement expérimenté la grâce divine : elles ont reçu la lumière de l’Évangile, goûté la réalité du salut, connu la présence et l’action du Saint-Esprit, et expérimenté déjà, en avant-goût, les puissances du Royaume à venir. Tomber dans l’apostasie dans ce contexte, c’est rejeter sciemment Celui qu’elles connaissent personnellement comme Sauveur et Seigneur. Une telle attitude revient, selon l’expression de l’épître, à « crucifier de nouveau le Fils de Dieu » — c’est-à-dire à s’associer volontairement à ceux qui L’ont rejeté et humilié. Ce rejet est irréversible, non parce que Dieu refuse de pardonner, mais parce que le cœur, ayant rejeté la source même du pardon, se ferme définitivement à la repentance.
Concrètement, « succomber » implique :
► Renier le Christ par peur des conséquences (persécution, prison, mort).
► Se détourner de l’Évangile pour se conformer aux exigences ou idéologies dominantes.
► Rompre avec la communauté chrétienne et même trahir d’autres croyants (comme le verset 10 le précise).
► Céder à la tentation d’un compromis spirituel pour éviter les épreuves.
Dans la perspective prophétique de Jésus, cette chute spirituelle
n’est pas limitée à des individus isolés, mais touche « beaucoup »,
c’est-à-dire une partie significative de ceux qui
se réclamaient auparavant de Lui.
"Succomber" = Apostasier !
Mise en garde pour notre temps
11 « Des faux prophètes surgiront nombreux et abuseront bien des gens. »
Ce verset trouve un écho particulier dans notre époque contemporaine. Jamais dans l’histoire le nombre de faux prophètes, de prédicateurs mensongers n’a été aussi élevé. Mais ceux que nous connaissons aujourd’hui ne sont qu’une préfiguration de ceux qui surgiront lorsque la puissance collective de l’Antichrist atteindra son apogée — ce que Jésus évoque plus loin, au verset 21. Nous aurons l’occasion d’y revenir en détail.
Refroidissement de l’Amour
12 « Par suite de l’iniquité croissante, l’amour se refroidira chez le plus grand nombre ».
Jésus annonce ici une réalité spirituelle dramatique : à mesure que le mal, l’injustice et la rébellion contre Dieu (l’iniquité) se multiplieront, l’amour — en particulier l’agapè, l’amour divin — s’éteindra peu à peu dans le cœur d’une grande partie des hommes et en particulier dans la chrétienté. Au sein de l’Église, beaucoup verront leur ferveur s’éteindre, leur fidélité vaciller, et leur zèle pour Dieu diminuer à cause de l’atmosphère de péché généralisé. C’est un appel à la vigilance spirituelle : garder son amour ardent pour Dieu et pour les autres malgré un environnement hostile est l’un des plus grands défis des temps de la fin.
On pourrait dire que ce verset illustre la conséquence spirituelle des versets précédents : les persécutions (v.9), l’apostasie (v.10) et la prolifération des faux prophètes (v.11) contribuent toutes à ce refroidissement généralisé de l’amour.
Ce refroidissement de l’amour ne se produit pas d’un seul coup : il s’installe insidieusement, comme un feu qui s’éteint faute d’alimentation. La multiplication des scandales, l’injustice systémique, la promotion de l’égoïsme et la haine envers les valeurs bibliques peuvent progressivement endormir la vigilance spirituelle chez les croyants.
Pour ne pas succomber à cet affaissement intérieur, il nous faut veiller à rester enracinés dans la Parole de Dieu et persévérer dans la prière. C’est en entretenant quotidiennement notre relation avec le Seigneur que l’amour divin pourra continuer à brûler dans nos cœurs, malgré un monde devenu glacial.
Lorsque Jésus déclare : « Par suite de l’iniquité croissante, l’amour se refroidira chez le grand nombre », Il nous avertit qu’au temps de la fin — c’est-à-dire en notre époque — la corruption se répandra dans tous les domaines de la vie sociale, comme à Sodome et Gomorrhe… mais en pire. Et force est de constater que nous y sommes déjà !
Notre monde est aujourd’hui plongé dans des dépravations morales d’une ampleur inédite. L’amour authentique, celui qui se donne et se sacrifie, a été remplacé par un matérialisme glouton et un hédonisme effronté. Notre génération est secouée par des convulsions morales, des violences insensées et une barbarie qui ne dit pas son nom.
Peut-on encore parler de sagesse ou d’humanité lorsque la dignité humaine est bafouée à grande échelle ? Certes, il subsiste çà et là des lueurs de bonté, mais soyons lucides : nous vivons dans des nations qui, malgré leur science et leur technologie avancées, se comportent avec l’arriération morale des plus sombres époques. Aux yeux de Dieu, la réalité de notre état est manifeste, même si elle reste voilée pour la majorité des hommes. Et aujourd’hui, l’amour du plus grand nombre ne s’est pas seulement refroidi… il s’est gelé jusqu’au cœur.
Persévérance et Salut
13 « Mais celui qui aura tenu bon jusqu’au bout, celui-là sera sauvé. »
Jésus révèle ici qu’un « petit reste » résistera jusqu’à la fin : des hommes et des femmes dont la fidélité, nourrie par l’amour et la vérité, ne se sera pas éteinte malgré l’iniquité ambiante.
Ce salut promis ne concerne pas seulement les chrétiens persévérants, mais aussi tous ceux que l’Écriture appelle « des hommes de bonne volonté », c’est-à-dire des personnes intègres, amoureuses de justice, même si elles ne connaissent pas encore pleinement le Christ. Comme il est écrit : « …et avec toi, en toute cette œuvre, il y aura des hommes de bonne volonté et remplis de sagesse » (1 Chroniques 28,21). Ces âmes droites, guidées par leur conscience et ouvertes à la lumière, trouveront en Dieu leur refuge et leur récompense.
14 « Cette Bonne Nouvelle (l’évangile) du Royaume sera proclamée dans le monde entier, en témoignage à la face de toutes les nations. Et alors viendra la fin.»
Nous y sommes ! Les paroles de Jésus s’accomplissent sous nos yeux. Qui oserait aujourd’hui prétendre que l’Évangile n’a pas été annoncé à toutes les nations ? Ce doute pouvait subsister encore au début du XXᵉ siècle, ou même il y a cinquante ans. Mais à l’heure du XXIᵉ siècle, à l’ère des satellites, des réseaux mondiaux, d’Internet et de la traduction instantanée, le message de la Bonne Nouvelle a franchi toutes les frontières.
C’est une certitude : l’Évangile a été proclamé sur toute la terre, conformément à la prophétie du Christ. Nous vivons donc la génération où cette condition annoncée est pleinement réalisée. Cela signifie que la fin de cette ère est désormais proche, tout comme approche le temps de « la restauration universelle dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes » (Ac 3, 21).
L’ABOMINATION DE LA DÉSOLATION
ou
« LES JOURS DE VENGEANCE POUR
l'ACCOMPLISSEMENT DE TOUT CE QUI EST ECRIT »
L’Abomination de la Désolation :
Conséquence du Rejet du Messie par Israël
15 « C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, —que celui qui lit fasse attention!»
L'avertissement "que celui qui lit fasse attention !", souligne l'importance de comprendre cette prophétie.
Du verset 7 au verset 14 que nous venons de commenter, le Christ évoque les signes précurseurs de la fin des temps. Mais ici, du verset 15 au verset 20, Il met entre parenthèse son discours eschatologique pour répondre à la question des apôtres concernant la destruction du Temple : «Dis-nous quand cela aura lieu » (Mt 24, 3). Jésus va associer l’abomination de la désolation prophétisée dont a parlé le prophète Daniel avec l’entrée des armées romaines dans Jérusalem et qui aura lieu de l’an 66 à 70. L’évangile de Luc l’exprime clairement pour ses lecteurs grecs:
«Quand vous verrez Jérusalem encerclée par les armées, sachez alors que l’heure de sa dévastation est arrivée. Alors, ceux qui seront en Judée, qu’ils fuient dans les montagnes ; ceux qui seront à l’intérieur de la ville, qu’ils en sortent ; ceux qui seront dans les campagnes, qu’ils n’entrent pas dans la ville ! CAR CE SERONT DES JOURS DE VENGEANCE POUR l'ACCOMPLISSEMENT DE TOUT CE QUI EST ECRIT. [...] CAR IL Y AURA UNE GRANDE DÉTRESSE DANS LE PAYS ET DE LA COLÈRE CONTRE CE PEUPLE [ISRAËL]. Ils tomberont au fil de l’épée ; ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis.» (Luc 21, 20-24).
Ainsi, en disant au verset 15 : « C’est pourquoi, lorsque vous verrez l’abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel », Jésus annonce le jugement sur Israël incrédule et déicide et la destruction du temple, le saccage de la ville de Jérusalem par les armées romaines et la captivité des survivants emmenés en exil parmi toutes les nations. C'est alors que Jésus va donner à ses disciples les instructions vitaux pour échapper au jugement d’Israël ▼
16 « alors que ceux qui seront en Judée s’enfuient dans les montagnes, 17 que celui qui sera sur la terrasse ne descende pas dans sa maison pour prendre ses affaires, 18 et que celui qui sera aux champs ne retourne pas en arrière pour prendre son manteau ! 19 Malheur à celles qui seront enceintes et à celles qui allaiteront en ces jours-là ! 20 Priez pour que votre fuite ne tombe pas en hiver, ni un jour de sabbat. »
Comme déjà dit plus haut (voir commentaire du verset 3), c’est grâce à sa vigilance aux signes annoncés par le Christ et grâce aux avertissements des prophètes que l’Église de Jérusalem du temps des apôtres a pu échapper à cette grande catastrophe. À Jérusalem et dans toute la Judée, tous ceux qui n’avaient pas fui furent pris au piège.
Jérusalem fut assiégée, affamée et détruite, et le temple incendié, causant plus d'un million de morts selon l'historien Juif Flavius Josèphe. Les chrétiens, ayant fui à Pella, évitèrent ce massacre. Cette fuite est une confirmation de la prophétie de Jésus et une marque de la protection divine sur l'Église naissante.
Du jugement local
Qui eut lieu de 66 à 70 en Israël
↑
au
↓
conflit cosmique final
La fureur du Dragon contre l’Eglise à la fin des temps sur toute la terre
(Ap 12, 17 ; 13, 7)
21 « Car il y aura alors une grande tribulation, telle qu'il n'y en a point eu depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant, et qu'il n'y en aura plus. »
22 Et, si ces jours n'étaient abrégés, personne ne serait sauvé ; mais, à cause des élus, ces jours seront abrégés.
Les versets 21 et 22 marquent une rupture prophétique dans le discours de Jésus. Si les versets précédents (15 à 20) trouvent un accomplissement historique et terrible dans le siège de Jérusalem (de l’an 66 à 70 apr. J.-C.), par contre, les versets 21 et 22 introduisent une dimension d'intensité et de portée sans équivalent dans l'histoire de l’humanité : la tribulation eschatologique ultime.
Caractéristiques de la tribulation de 66–70
Un Jugement National aux Limites Temporelles et Géographiques
La détresse subie par la génération des apôtres, bien qu'atroce, possédait des caractéristiques qui la limitent dans leur ampleur :
► Une portée régionale : Elle était concentrée sur la Judée et Jérusalem. Jésus donne d'ailleurs une consigne pratique : « que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes » (v.16). La fuite était physiquement possible.
► Un agent humain : Le jugement fut exécuté par une armée humaine, celle de l'Empire romain. C'était un châtiment historique pour l'infidélité d'Israël.
Le versets 21 :
La Prophétie d'une Tribulation Sans Précédent à la Fin des Temps
Jésus utilise un langage hyperbolique mais précis qui dépasse radicalement le cadre des années 66 à 70 :
« Car il y aura alors une grande détresse, telle qu’il n’y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu’à ce jour, et qu’il n’y en aura jamais plus. »
Aucun événement historique, aussi horrible fût-il – les guerres mondiales, les génocides – ne peut épuiser le sens de cette phrase. Jésus décrit ici l'apogée du mal sur terre, un paroxysme de détresse qui est l'antithèse absolue de la paix du Royaume à venir. Cette tribulation n'est plus nationale, mais planétaire ; elle n'est plus seulement humaine, mais démoniaque.
Le Déchaînement de la Bête: L'Acteur Principal de la Tribulation Finale
Le livre de l'Apocalypse, qui est la révélation de Jésus-Christ (Ap 1, 1), vient identifier l'agent de cette détresse sans précédent : LA BÊTE.
« Et il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre. Il lui fut donné autorité sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation. » (Ap 13, 7)
C'est ici que le combat cesse d'être celui d'une nation contre une autre pour devenir le conflit cosmique entre le Royaume de Dieu et le royaume des ténèbres. La persécution n'est plus seulement politique ou religieuse au sens traditionnel ; elle est existentielle, spirituelle et totale :
► Cible : Non plus un peuple ethnique, mais l'Église universelle, les « élus » de toutes nations (Mt 24, 22, 31).
► But : Non plus la conquête territoriale, mais l'annihilation de tout témoignage de Dieu sur terre et l'adoration forcée de la Bête (Ap 13, 15-17).
► Moyens : Une séduction mondiale (faux miracles, Ap 13, 13-14) et une persécution économique et mortelle si systématique que, sans l'intervention divine, aucune chair ne serait sauvée.
Le verset 22 :
L'Abréviation des Jours : La Grâce Souveraine envers les Élus
La raison de l'abréviation de ces jours (v.22) n'est pas stratégique ou militaire, mais relatif au salut : « à cause des élus ».
►En 70 apr. J.-C., « les élus » pouvaient désigner le reste fidèle juif et chrétien épargné par le jugement.
►Dans le contexte eschatologique, « les élus » sont l'Église persécutée, scellée par Dieu (Ap 7, 3), mais vulnérable face à la fureur satanique déchaînée.
Dieu, dans sa souveraineté, pose une limite infranchissable à la fureur de l'Adversaire. Il abrège ces jours non pas pour éviter la souffrance des saints, mais pour garantir leur salut et leur préservation ultime. C'est un acte de grâce pure qui empêche l'ennemi d'accomplir son dessein génocidaire contre le peuple de Dieu. Cette intervention culminera dans le retour glorieux du Christ lui-même pour délivrer son Église avant de juger la Bête (Ap 19, 11-21). Jugement qui correspond au JOUR DU SEIGNEUR.
Conclusion : Matthieu 24, 21-22 est la lunette télescopique que Jésus braque au-delà de la catastrophe imminente de Jérusalem pour révéler l'ultime bataille que devra affronter son Église avant son retour. C'est la promesse que si la souffrance atteindra une intensité inimaginable, la fidélité et la protection souveraine de Dieu envers ses élus seront absolues et triompheront.
L’ULTIME SÉDUCTION
Faux Christs et Faux Prophètes à la Fin des Temps
Immédiatement après avoir décrit l'horreur sans précédent de la Grande Détresse ou Grande Tribulation, Jésus enchaîne avec un avertissement qui en est la conséquence logique :
23 « Si quelqu'un vous dit alors: Le Christ est ici, ou : Il est là, ne le croyez pas.»
24 « Car il surgira de faux Christs et de faux prophètes; ils feront de grands prodiges et des miracles [mensongers], au point de séduire, s’il était possible, même les élus. »
Cet avertissement n'est pas une parenthèse ; il est le cœur de la stratégie infernale qui sera déployée pendant la Grande Tribulation. Si les versets 21-22 décrivent l'assaut frontal et violent de la Bête (Ap 13, 7), les versets 23-24 dévoilent son assaut frauduleux et séducteur. La terreur physique s'accompagne d'une intoxication spirituelle massive, conçue pour égarer l'humanité désemparée.
Le Contexte de la Séduction : Le Désespoir et la Soif d’un Sauveur
Pour comprendre la puissance de cette séduction, il faut se replacer dans le contexte décrit au verset 21. L'humanité traverse une détresse si extrême qu'elle cherche désespérément une issue, un sauveur, un messie. C'est dans ce vide abyssal, cette angoisse existentielle, que surgissent les figures sataniquement qui promettent ordre, paix et salut.
La Nature de la Tromperie : Des Signes et des Prodiges
Jésus ne minimise pas la puissance de ces imposteurs. Leur danger ne réside pas dans des arguments faibles ou des miracles de pacotille, mais dans une puissance surnaturelle authentique, mais diabolique. L'Apocalypse précise que la seconde Bête (le Faux Prophète) opère de grands signes, jusqu’à faire descendre le feu du ciel sur la terre (Ap 13, 13). Il ne s'agit pas d'illusions, mais de manifestations réelles de puissance, empruntant les attributs du divin pour servir le mal.
C'est ici que réside le piège absolu : une génération qui a rejeté le Dieu véritable et sa révélation objective dans l'Écriture sera fascinée par le spectaculaire et le sensationnel. Elle échangera la vérité pour un mensonge efficace et réconfortant :
« Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés. » (2 Th 2, 11-12)
Le Message des Imposteurs : « Le Christ est ici ! Il est là ! »
La tromperie prend une forme spécifique : localiser le salut. « Voici : le Christ est ici ! » ou : « Il est là ! ». Ce cri est un poison pour la foi. Il détourne l'attention de la promesse biblique du retour du Christ, qui sera évident, glorieux et universel comme l'éclair (Mt 24, 27), pour la canaliser vers une apparition secrète, privée, localisée.
C'est l'essence même de l'esprit de l'Antichrist : substituer une fausse présence au vrai retour, une imitation privée à la manifestation publique, un sauveur terrestre au Roi des cieux. Cela peut prendre la forme :
►D'un gourou revendiquant être le Christ réincarné.
►D'une apparition mariale ou angélique falsifiée, indiquant un lieu de salut.
L'Avertissement Solennel : "Ne le croyez pas."
Face à cette menace, l'instruction de Jésus est simple, directe et impérative : « Ne le croyez pas. » (v.23). Cet ordre est le rempart de la foi. Il ne s'agit pas de chercher à discerner si le miracle est vrai ou faux – il est vraiment faux dans son essence et son origine, même si sa manifestation est réelle. Le croyant est appelé à se fier non pas à ses sens ou à ses émotions, mais à la Parole de Dieu seule.
Le critère de discernement n'est pas le miracle, mais l'alignement avec la révélation biblique complète concernant le retour du Christ, car :
Il sera soudain, visible par tous (Ap 1, 7), accompagné de gloire et de puissance, et marquera la fin des temps des nations (Lc 21, 24) ; la fin de cette ère (Mt 24, 14) et l’instauration de Son Règne de paix et de justice sur une terre totalement renouvelée comme l'attestent Pierre et Isaïe:
« Nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la Justice habitera.» (2 Pierre 3, 13).
« Car voici que je vais créer des cieux nouveaux et une terre nouvelle, on ne se souviendra plus du passé, il ne reviendra plus à l’esprit... Comme les Nouveaux Cieux et la Nouvelle Terre que je vais créer subsisteront devant moi, dit le SEIGNEUR, ainsi, subsistera votre race et votre nom. » (cf. Isaïe 65, 17-23 & 66, 22).
Le Danger Suprême : La Séduction des Élus
Le sommet de l'avertissement est atteint avec cette phrase glaçante : ils feront des signes « au point d’abuser, s’il était possible, même les élus. » (v.24).
« S'il était possible » :
Cette clause est une parole d’un immense réconfort. Elle affirme l'impossibilité fondamentale que les élus – ceux qui sont véritablement en Christ, scellés par l'Esprit – apostasient définitivement. La préservation souveraine de Dieu est plus forte que la séduction de l'Ennemi :
« Je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main. Mon Père, qui me les a données, est plus grand que tous ; et personne ne peut les ravir de la main de mon Père. » (Jean 10, 28-29)
« Même les élus » :
Mais cette même clause souligne la violence et l'intensité de l'attaque. La séduction sera si sophistiquée, si adaptée à nos faiblesses, si raisonnable en apparence, qu'elle mettra la foi de chacun à l'épreuve la plus sévère. Elle visera à induire non pas un reniement brutal, mais un égarement progressif, une lassitude, un compromis pour trouver un peu de répit au milieu de l'horreur.
Les versets 23-24 ne décrivent pas une simple recrudescence de sectes. Ils dévoilent la campagne de désinformation spirituelle de l'Adversaire en temps de crise. Alors que la Bête agit par la terreur, le Faux Prophète agit par la tromperie.
L'arme du croyant ne sera pas de chercher à voir des signes, mais de se cramponner à la Parole immuable de Dieu, de connaître si bien la vérité que toute imitation, aussi convaincante soit-elle, sonnera faux. Le véritable enjeu de la fin des temps ne sera pas seulement de survivre physiquement, mais de garder intacte la pureté de sa foi au milieu d'un déluge de mensonges miraculeux.
L’urgence de la conversion
Face à cette perspective, il est plus que jamais temps de nous tourner vers la Miséricorde divine :
« Avançons-nous donc avec assurance vers le trône de la grâce, afin d’obtenir miséricorde et de trouver grâce, pour être secourus au moment voulu. » (He 4, 16)
Si nous avons succombé au péché, ne cédons ni au découragement ni à l’accusation — car Dieu ne condamne pas ; Il relève :
« Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous les pardonner et pour nous purifier de toute iniquité. […] Nous avons un Défenseur auprès du Père, Jésus-Christ le Juste. » (1 Jn 1, 9 ; 2, 1)
Notre espérance n’est pas dans l’évitement de l’épreuve, mais dans la grâce qui préserve, purifie et sauve. Tenons ferme : notre rédemption est proche !
Ils auront été prévenus
25 « Voici que je vous ai prévenus. »
Comme dit le proverbe : « un homme averti en vaut deux. »
26 « Si donc on vous dit : “ Le voici au désert ”, n’y allez pas ; “ Le voici dans les retraites ”, n’en croyez rien. »
Par ces mots, Jésus insiste lourdement. Pourquoi une telle répétition ? Parce qu’Il sait que nombreux seront ceux qui, malgré ses avertissements, choisiront de suivre leur propre curiosité et leur soif de sensationnel.
Beaucoup se laisseront séduire par ces faux christs et faux prophètes, avides d’entendre des révélations chimériques ou de recevoir des guérisons maudites sous couvert de merveilleux. Mais ils auront été prévenus.
Ne voyons-nous pas déjà aujourd’hui ces chrétiens parcourant le monde à la recherche de phénomènes “extraordinaires”, courant après des apparitions douteuses, des messages privés et des prodiges qui flattent les sens plutôt qu’ils n’édifient l’esprit ? Combien se laissent berner par des “voyants” autoproclamés qui prétendent parler au nom de la Vierge Marie ou même du Christ lui-même ?
Or, le goût du merveilleux produit une dépendance comparable à une drogue spirituelle. Il détourne de l’essentiel : l’humilité de la foi, la fidélité à l’Écriture, et la conversion du cœur.
Au temps de la grande épreuve, lorsque les démons seront littéralement précipités sur la terre (Ap 12, 9), une chrétienté habituée à courir après le spectaculaire sera particulièrement vulnérable. Son désir non discerné du “miraculeux” la rendra aveugle à la supercherie diabolique la plus éhontée. Ainsi, une partie de ceux qui se croyaient disciples fera naufrage dans la foi (1 Timothée 1, 19), se laissant dévorer par l’ennemi qui rugit « comme un lion cherchant qui dévorer » (1 Pierre 5, 8).
L’avertissement de Jésus est donc un appel urgent à ancrer notre foi dans la Parole de Dieu seule, et à se méfier de toute fascination pour le mystère facile ou le miracle à sensation. Restons vigilants !
Le Retour du Christ sera foudroyant !
27 « Car, comme l'éclair part de l'orient et se montre jusqu'en occident, ainsi sera l'avènement du Fils de l'homme. »
Le retour du Christ sera soudain et universellement visible, tel un éclair qui déchire le ciel en un instant. Mais cette soudaineté ne signifie pas qu’il sera totalement imprévisible.
Tout comme de lourds nuages annoncent l’orage, des signes prophétiques précèderont Son avènement. Ces « nuages sombres » — les bouleversements eschatologiques décrits dans l'Écriture — se forment déjà sous nos yeux. Pourtant, tous ne les discernent pas.
Seuls ceux qui, à l’image des disciples attentifs, auront pris au sérieux les paroles du Maître et se seront préparés posséderont la clé d’interprétation de ces événements. Comme le proclame l’Apocalypse :
« Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie… Car le temps est proche. » (Ap 1, 3)
Cette lucidité spirituelle est un don de Dieu à ceux qui cherchent Sa face avec intelligence et humilité. Le prophète Daniel l’avait annoncé :
« Aucun des méchants ne comprendra, mais ceux qui auront de l’intelligence comprendront. » (Dn 12, 10)
Les uns verront dans les convulsions du monde seulement chaos et coïncidences.
Les autres y reconnaîtront l’accomplissement solennel des promesses divines.
Aussi, deux questions cruciales s’imposent à nous aujourd’hui :
1. Discernons-nous les signes des temps qui pointent vers l’intervention finale de Dieu dans l’histoire ?
2. Sommes-nous prêts à paraître devant Lui ?
La première question appelle à la vigilance ; la seconde, à la conversion.
Le temps n’est pas à la crainte, mais à la sainte espérance pour ceux qui veillent et prient. « Vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure où vous n'y penserez pas. » (Lc 12, 40)
AIGLES ou VAUTOURS ?
28 « Où que soit le cadavre, là se rassembleront les aigles. (vautours)»
Pourquoi choisir la traduction « aigles » et non celle de « vautours »?
La question de la traduction — aigles ou vautours — est légitime et change profondément la portée du verset. Le terme grec original est αετοί (aetoi). Bien que, dans l'usage courant, ce mot ait pu parfois désigner des rapaces de manière générique, sa signification première et littérale est "aigles".
Le choix de la traduction par "aigles" s’impose pour plusieurs raisons :
1. Précision linguistique : C’est la traduction littérale du terme grec.
2. Cohérence biblique : Dans l’Ancien Testament, l’aigle est un symbole récurrent de la justice et du jugement souverain de Dieu, agissant avec rapidité et puissance (cf. Deutéronome 28, 49 ; Jérémie 4, 13 ; Osée 8:1).
3. Contexte prophétique : Cette image s’accorde parfaitement avec le verset précédent (v. 27) qui compare le retour du Christ à l’éclair — les deux symboles évoquant la soudaineté, la puissance et la visibilité du jugement divin.
Le terme "vautours", souvent retenu pour son évocation de charogne et de corruption, relève davantage d’une interprétation contextuelle que d’une traduction stricte. Bien que valable spirituellement, elle peut réduire la portée du verset à une image de pourriture passive, tandis que "aigles" insiste sur l’action foudroyante et ciblée de Dieu face au mal.
C’est donc délibérément que nous choisissons ici le terme "aigles" comme par exemple la traduction de l’Abbé Crampon ou la Bible de Jérusalem, pour rester au plus près du texte original et de la symbolique prophétique dont Jésus hérite.
Voici maintenant comment comprendre cette image forte du verset 28 :
« Où que soit le cadavre, là se rassembleront les aigles. »
Ce verset, souvent mal compris en raison de traductions variables, est une clé de lecture puissante pour interpréter les signes de la fin des temps. En retenant le terme grec original αετοί (aetoi), "aigles", l'image employée par Jésus bascule de la pourriture et de la séduction vers la vitesse, la puissance et l'inévitabilité du jugement divin.
1. Le Symbolisme de l'Aigle dans l'Écriture
Contrairement au vautour (charognard), l'aigle est un prédateur royal, un symbole de puissance souveraine et de rapidité foudroyante. Dans l'Ancien Testament, il est fréquemment associé à l'action judiciaire de Dieu :
► Deutéronome 28, 49 : « L'Éternel fera fondre sur toi une nation lointaine, […] aussi prompte que l'aigle qui s'élance. »
► Jérémie 4, 13 : « Voici, il monte comme des nuées, ses chars sont comme un tourbillon, ses chevaux sont plus rapides que les aigles. »
► Osée 8, 1 : « […] Il vient comme un aigle contre la maison de l'Éternel, parce qu'ils ont transgressé mon alliance. »
L'aigle représente donc l'exécution céleste, rapide et implacable, de la justice divine sur l'impureté et la rébellion.
2. Le "Cadavre" : le Monde de l'Impiété
Dans cette optique, le "cadavre" ne symbolise plus seulement une âme morte spirituellement, mais l'ensemble du système mondial corrompu à la fin des temps qui aura rejeté Dieu et accueilli l'égarement (la "Bête"). Il représente la proie désignée, mûre pour le jugement.
3. Le Lien avec le Contexte : la Venue du Christ comme l'Éclair
Cette interprétation s'emboîte parfaitement avec le verset précédent (v.27) : « Car, comme l'éclair part de l'orient et se montre jusqu'en occident, ainsi sera l'avènement du Fils de l'homme. »
► L'éclair : Soudaineté, universalité de la manifestation.
► Les aigles : Inévitabilité, rapidité et nature judiciaire de l'intervention.
Jésus utilise deux images complémentaires pour décrire le même événement : son retour sera aussi visible que l'éclair et aussi irrésistible et ciblé que l'attaque d'un aigle. Le jugement ne sera pas une longue procédure ; il fondra sur le monde impie avec une précision et une rapidité foudroyantes :
4. Une Leçon de Vigilance et de Discernement
La leçon pour le croyant est double:
1. Ne pas craindre la prolifération du mal. Le "rassemblement des aigles" – c'est-à-dire l'aggravation visible de l'impiété et de la rébellion mondiale – n'est pas un signe de la victoire des ténèbres, mais le signal que la justice de Dieu est sur le point de frapper. C'est l'annonce de sa réponse imminente.
2. Se tenir prêt. Personne ne connaît l'heure (v.36), mais tous peuvent voir les signes. Voir les "aigles" se rassembler, c'est comprendre que le temps est accompli et que le retour du Juge est à la porte. Cela appelle non à la curiosité morbide, mais à la sanctification et à l'espérance active.
Conclusion :
« Où que soit le cadavre, là se rassembleront les aigles » est une parole d'espérance et d'avertissement solennel. Elle révèle que l'histoire humaine n'est pas un cycle sans fin de chaos, mais qu'elle avance vers un dénouement : l'intervention personnelle, visible et définitive de Dieu. Le "cadavre" de l'humanité déchue attire irrésistiblement les "aigles" du jugement divin. Pour le monde, c'est une sentence ; pour l'Église qui veille, c'est la promesse de la délivrance : « Levez vos têtes, car votre rédemption approche. » (Luc 21, 28)
En effet, lorsque Dieu aura résolu de mettre un terme à la Grande Tribulation comme le verset suivant l’indique,
Car le verset suivant que nous allons commenter, introduit le monde impie dans ce que la Bible appelle : LE JOUR DU SEIGNEUR.
De la Grande Tribulation à la ColÈre Divine
29 « Aussitôt après la tribulation de ces jours-là, le soleil s’obscurcira, la lune ne donnera plus sa lumière, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances des cieux seront ébranlées. »
La Fin de la Tribulation : Pourquoi et Comment ?
L’expression « aussitôt après la tribulation » indique une séquence prophétique claire: Dieu met un terme à la Grande Tribulation (v.21). Mais comment et pourquoi cette période prend-elle fin ?
La Grande Tribulation avait un double objectif :
1. Purifier l’Église (cf. Ap 7, 14).
2. Juger un monde rebelle sous l’emprise de la Bête (Ap 13).
Or, si l’Église était encore présente sur terre, la persécution se poursuivrait. La cessation soudaine de la Tribulation implique nécessairement que son principal objet — l’Église — n’est plus accessible à ses persécuteurs. Dieu retire son Épouse de la scène mondiale, comme Il a autrefois mis Noé en sécurité avant le déluge (Genèse 7, 16).
L’Enlèvement : De la Tribulation à la Salvation
L’Église est enlevée à la rencontre du Seigneur dans les airs (1 Th 4, 17), non pour éviter toute épreuve (la Tribulation est déjà traversée), mais pour être préservée de la Colère divine qui suit — le « Jour du Seigneur ».
L’apôtre Paul le confirme :
« Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l’acquisition du salut par notre Seigneur Jésus-Christ. » (1 Th 5, 9)
Ainsi, l’enlèvement de l’Eglise n’est pas un départ secret ; il est la délivrance manifeste des saints après leur purification, et juste avant le jugement final.
LE JOUR DU SEIGNEUR :
Colère et Jugement Cosmique
« Aussitôt après » s’ouvre une nouvelle phase ►►► celle du déchaînement des forces cosmiques annoncé ici au verset 29. Ces cataclysmes ne visent plus l’Église, mais un monde impie qui a rejeté Christ et adoré la Bête.
C’est le Jour du Seigneur prophétisé dans les Écritures :
► Parle en prophète ! Tu diras : Ainsi parle le Seigneur Dieu : Hurlez : « Ah ! Quel jour ! » Car un jour approche ; un jour approche, pour le Seigneur, un jour de nuée: ce sera le temps des nations. » (Ezéchiel 30, 2-3)
►Je le jure, dit le Seigneur Dieu, c’est dans le feu ardent de l’indignation de mon amour que je vais parler aux nations » (Ez 36, 5)
►Le voilà arrivé, le temps du châtiment. Ils sont venus les jours du règlement des comptes. (Osée 9, 7)
►C’est un jour pour le Seigneur Dieu des Armées, contre tout ce qui est hautain et orgueilleux, contre ce qui s’élève et doit être abaissé. La hauteur de l’être humain sera courbée, la supériorité des hommes sera abaissée : le Seigneur seul sera élevé ce jour-là. Tous les faux dieux seront balayés.
► On entrera dans les grottes des rochers et dans les profondeurs de la poussière, loin de la frayeur du Seigneur, de l’éclat de Sa Majesté, quand il se lèvera pour épouvanter la terre [et non pas pour l’anéantir, mais la renouveler par le feu].
► Hurlez, car LE JOUR DU SEIGNEUR est proche : il vient comme un ravage du Puissant. Le jour du Seigneur arrive, jour cruel, jour de fureur et de colère ardente ; il réduira la terre en un lieu dévasté, il en fera disparaître les pécheurs [et non pas toute la race humaine, il y aura donc des rescapés, les hommes et les femmes de bonne volonté]. Car les étoiles du ciel et leurs constellations ne feront plus briller leur lumière, le soleil s’obscurcira dès son lever, et la lune ne fera plus luire sa lumière.
► Je ferai rendre des comptes au monde pour le mal, et aux méchants pour leurs fautes ; je ferai cesser l’orgueil des gens arrogants, je rabaisserai le triomphe des brutes. Je rendrai les hommes plus rares que l’or fin, Je rendrai les humains plus rares que l’or d’Ophir.
► C’est pourquoi j’agiterai le ciel, et la terre tremblera sur sa base, par la fureur du Seigneur Dieu des Armées, PAR LE JOUR DE SA COLÈRE ARDENTE. »
► « Sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations […] les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre ; car les puissances des cieux seront ébranlées. »
► LE JOUR DU SEIGNEUR viendra comme un voleur; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée… les cieux enflammés se dissoudront et les éléments embrasés se fondront !
Références : (Ezéchiel 30, 2-3, 36, 5); (Osée 9, 7) ; (Isaïe 2, 12-19 ; 13, 6-13) ; (Sophonie 1, 14-15) ; (Joël 1, 15 ; 2, 1-2, 11) ; (Luc 21, 25-26) ; ( 2 Pierre 3, 10)
Le Jour du Seigneur : Une Certitude Prophétique
Certains se bercent d’illusions en prétendant que les prophéties concernant la fin des temps ne se réaliseront jamais, ou doivent être interprétées de manière purement symbolique. Cette position ne résiste pas à l’examen des Écritures.
Tout ce que les prophètes de l’Ancien Testament ont annoncé concernant la première venue du Messie — Sa naissance, Sa mission, Sa mort et Sa résurrection — s’est accompli littéralement, avec une précision confondante. Nous vivons présentement dans le temps de la grâce inauguré par ces accomplissements, mais cet âge touche à sa fin.
À l’identique, les Prophéties concernant Sa Seconde Venue et le Jour du Seigneur s’accompliront avec la même fidélité historique et littérale.
Croire que Dieu aurait accompli les premières prophéties à la lettre mais spiritualiserait les dernières est une inconséquence théologique. La fidélité de Dieu hier est le gage de Sa fidélité demain.
Dieu, dans Sa miséricorde, a confirmé la gravité de l’heure actuelle par des signes contemporains, afin de réveiller les consciences et d’affermir la foi des croyants :
► Le miracle du soleil à Fatima (1917) fut un signe cosmique avant l’heure, témoignant devant des dizaines de milliers de personnes que les puissances des cieux peuvent être ébranlées.
► Le Troisième Secret de Fatima décrit une crise de foi massive et la persécution de l’Église, en accord avec les descriptions bibliques de la grande apostasie.
► Le message et les larmes de Notre-Dame d’Akita (1973) annoncent clairement un châtiment mondial « plus grave que le déluge » si l’humanité ne se convertit pas.
Ces interventions mariales ne sont pas de simples dévotions ; elles sont des avertissements solennels adressés à notre génération, confirmant que nous sommes bien celle qui verra l’accomplissement des derniers temps.
L’accomplissement historique des prophéties passées est la preuve irréfutable de la fiabilité des prophéties futures. Ignorer cet avertissement revient à fermer les yeux sur l’histoire du salut elle-même. Pour tout esprit sensé et toute âme vigilante, il est temps de se préparer.
« Car je suis Dieu : il n’y en a point d’autre ; je suis Dieu : nul n’est semblable à moi. J’annonce dès le commencement ce qui doit arriver, et longtemps d’avance ce qui n’est pas encore accompli. » (Isaïe 46, 9-10)
La Réaction des Nations : Angoisse et Terreur
L’Evangile de Luc décrit la réponse des habitants de la terre après l’enlèvement de l’Église et avant les jugements cosmiques :
« Sur la terre, il y aura de l’angoisse chez les nations […] les hommes rendant l’âme de terreur dans l’attente de ce qui surviendra pour la terre ; car les puissances des cieux seront ébranlées. […] Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d’échapper à toutes ces choses qui arriveront.» (Luc 21, 25-26, 36)
Deux temps se succèdent :
1. La consternation face à la disparition soudaine des croyants.
2. La terreur devant les signes cosmiques annonçant le jugement imminent.
Conclusion : Veiller pour Paraître Debout
Dieu appelle son peuple au discernement et à la vigilance :
►Les signes eschatologiques ne sont pas donnés pour nourrir la curiosité, mais pour préparer les cœurs.
►La promesse n’est pas d’éviter la Tribulation, mais d’y résister par la foi et d’être préservé de la Colère finale.
« Veillez donc et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d’échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de paraître debout devant le Fils de l’homme. » (Luc 21, 36)
Voilà ce dont le Christ nous entretient en ce verset 29 : LE JUGEMENT DES NATIONS À LA FIN DES TEMPS, événement prophétique également désigné dans l'Écriture comme le Jour du Seigneur.
Jésus annonce ici une intervention divine d'une ampleur cosmique. Ces bouleversements célestes ne sont pas de simples métaphores ; ils signent l'heure du jugement final et la consommation de l'âge présent.
L'apôtre Pierre confirme et amplifie cette description dans son épître :
« Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. » (2 Pierre 3, 10)
Le terme «les puissances des cieux seront ébranlées. » au verset 29 trouve ici son explication : il s'agit des structures fondamentales de l'univers ("les éléments") qui seront dissoutes par le feu purificateur de Dieu.
L'objectif de ce bouleversement n'est pas la destruction pour elle-même, mais la purification radicale et le renouvellement de la création, lavée des souillures du péché et de la rébellion pour faire place à « de nouveaux cieux et une nouvelle terre où la justice habitera » (2 Pierre 3, 13).
LE SIGNE DU FILS DE L'HOMME DANS LE CIEL
30a « C’est alors que le signe du Fils de l’homme apparaîtra dans le ciel.
Alors tous les peuples de la terre se lamenteront,
Qui verra le signe ?
Ceux qui assisteront à la manifestation du signe du Fils de l’homme et se lamenteront ne sont pas l’Église. En effet, celle-ci aura été préalablement enlevée et reviendra avec le Christ dans la gloire, conformément à la prophétie de Zacharie :
« Alors le Seigneur mon Dieu viendra, et tous ses saints avec lui. » (Za 14, 5)
Les témoins de cet événement seront les rescapés du Jour du Seigneur — ceux qui, par pure grâce, auront été préservés du jugement des nations et formeront l’humanité renouvelée qui peuplera la terre durant le règne millénaire du Christ.
La nature du signe : la Croix Glorieuse
Le signe du Fils de l’homme ne peut être que la Croix du Christ, manifestée dans le ciel avec une clarté universelle. Tous les survivants la contempleront autour de la terre. Mais cette Croix ne sera pas un simple symbole ornemental sans compréhension. Au contraire, en la voyant, une connaissance infuse illuminera soudainement tous les cœurs. Ils comprendront pleinement sa signification :
► Ils sauront que ce n’est pas un bijou ou un accessoire de mode.
► Ils sauront que ce n’est pas un objet de superstition.
► Ils sauront que c’est le bois rugueux et sanglant sur lequel l’Agneau de Dieu a offert sa vie.
► Ils sauront que c’est le prix payé pour la rédemption du monde : « Car Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique » (Jn 3, 16) « Le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur Lui. » (Isaïe 53, 5)
La repentance des survivants des nations
Face à cette révélation, une repentance planétaire embrasera les survivants, comme Zacharie l’avait annoncé :
« Ils pleureront sur Lui comme on pleure sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur Lui comme on pleure sur un premier né. Ils tourneront les regards vers moi, celui qu’ils ont transpercé. Ils pleureront sur lui comme on pleure sur un fils unique… » (Za 12, 10)
Dans un même mouvement, tous les survivants de la terre se frapperont la poitrine, reconnaissant enfin Celui qui a offert sa vie pour leur salut.
SA VENUE DANS LA GLOIRE
Alors seulement, après cette repentance massive,
accompagné de Son Épouse Glorifiée — l’Église.
30b ils verront le Fils de l’homme venir sur les nuées du ciel
avec beaucoup de puissance et de gloire.
Il établira son règne de justice et de paix sur la terre renouvelée. Les rescapés, repentis et purifiés, marcheront alors à la lumière de la Nouvelle Jérusalem (Ap 21, 24), sous le gouvernement du Christ et de son Église Glorifiée.
31 Il enverra ses anges avec un grand éclat de trompette, et ils rassembleront ses élus des quatre vents, depuis un bout des cieux jusqu’à l’autre bout.
L'Identité des Élus
Dans ce verset, les « élus » rassemblés par les anges ne sont pas l'Église, déjà enlevée et revenue avec Christ en gloire. Il s'agit plutôt du petit reste fidèle d'Israël alors converti et des survivants des nations — hommes et femmes de bonne volonté qui, par pure grâce, auront traversé la Grande Tribulation (v.21), échappé à la persécution de la Bête, et été préservés durant le Jour du Seigneur (v.29).
Une Nouvelle Création pour une Nouvelle Humanité
Leur rassemblement n'a pas pour but un enlèvement hors du monde, mais l'établissement d'un nouveau peuple sur une terre renouvelée. De même que Dieu plaça Adam dans le jardin d'Éden « pour le cultiver et le garder » (Genèse 2, 15), ces élus seront installés par les anges sur la Terre Nouvelle — purifiée et transformée par les bouleversements cosmiques du Jour du Seigneur — pour y exercer une gouvernance restaurée sous l'autorité du Christ et de Son Eglise Glorifiée.
Ils formeront le noyau de l'humanité milléniale qui « se multipliera sur la terre », comme le prophétisa Isaïe :
« Car les jours de mon peuple seront comme les jours des arbres. » (Isaïe 65, 22)
Leur longévité retrouvée — peut-être comparable à celle des patriarches (cf. Genèse 5, 5) — sera le signe tangible de la restauration des conditions paradisiaques d'avant la Chute.
La Vision des Pères de l'Église
Saint Irénée de Lyon, au IIe siècle, attestait de cette espérance en s'appuyant sur les prophéties :
« Tous ceux que le Seigneur trouvera en leur chair, l’attendant des cieux après avoir enduré la tribulation et avoir échappé aux mains de l’Impie […] ce sont ceux dont le prophète a dit : “Et ceux qui auront été laissés se multiplieront sur la terre.” Ces derniers sont aussi tous ceux d’entre les païens que Dieu préparera d’avance pour que, après avoir été laissés, ils se multiplient sur la terre, soient gouvernés par les saints et servent à Jérusalem… glorieusement rebâtie.» (Contre les hérésies, Livre V)
Le Rétablissement de toutes choses
Ce moment inaugure le « temps du rétablissement de toutes choses, dont Dieu a parlé anciennement par la bouche de ses saints prophètes.» (Actes 3, 21). La face de la terre, transfigurée, retrouvera la gloire de l'Éden. Le règne du Christ et de son Église glorifiée s'exercera sur les nations guéries, réconciliées, et vivant dans la paix et la justice divine.
Ainsi, le rassemblement des élus par les anges est bien plus qu'un simple regroupement : c'est l'acte fondateur de l'humanité renouvelée, entrant dans l'héritage millénaire préparé depuis la fondation du monde.
Les Signes de la Fin des Temps et la Venue du Christ
32 « Instruisez-vous par une comparaison tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres, et que les feuilles poussent, vous connaissez que l’été est proche.»
34 « En vérité je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout cela ne soit arrivé. »
Le Figuier qui Reverdit : Symbole d'Israël Ressuscité
Dans la symbolique biblique, le figuier représente souvent la nation d'Israël (cf. Osée 9,10 ; Joël 1, 7 ; Luc 13, 6-9). La prophétie de Jésus prend donc une dimension historique stupéfiante. Le figuier (Israël), desséché et apparemment mort après 19 siècles de dispersion, a retrouvé vie en notre temps. En effet, le bourgeonnement du figuier, c'est le retour miraculeux du peuple juif sur sa terre et sa proclamation solennelle et officielle de son indépendance en 1948
Cet événement sans précédent est le signe-parabole par excellence annoncé par le Christ. Il ne marque pas la fin, mais indique que « l'été » — la fin des temps et le retour du Roi — est proche. Le figuier a refleuri ; le compte à rebours final est engagé.
« Toutes ces choses » : La Convergence des Signes
Jésus exhorte : « quand vous verrez toutes ces choses ». De quoi parle-t-il ? De la somme des douleurs et des signes qu'Il a Lui-même énumérés :
►Signes spirituels : Faux christs, faux prophètes, séduction de l'erreur, apostasie généralisée, perte de la foi, amour qui refroidit (Mt 24, 4-5, 11-12, 24).
►Signes géopolitiques : Guerres et rumeurs de guerres, nations et royaumes s'affrontant (Mt 24, 6-7).
►Signes naturels : Famines, pestes, grands tremblements de terre en divers lieux (Mt 24, 7 ; Lc 21, 11).
►Signes sociétaux : Déviance des mœurs, iniquité croissante, détresse des nations (Lc 21, 25-26).
La particularité de notre époque n'est pas que ces maux existent — ils ont toujours existé —, mais non leur convergence, leur intensification et leur simultanéité à l'échelle mondiale. Nous ne voyons pas un ou deux signes, mais tous ces signes se déployer ensemble, comme les contractions d'un même accouchement. C'est cette convergence globale qui crie que le Fils de l'homme est « proche, à la porte ».
« Cette Génération » : Les Témoins de l'Accomplissement
La déclaration « Cette génération ne passera pas que tout cela ne soit arrivé » est la clé de voûte de cette prophétie. Il ne s'agit pas de la génération des contemporains de Jésus, qui n'a pas vu « toutes ces choses » ni même vu le rétablissement d’Israël après la catastrophe de l’an 70. « Cette génération » désigne la génération qui sera témoin du début de l'accomplissement de ces prophéties — le bourgeonnement du figuier.
C'est la génération qui verra le retour d'Israël sur sa terre et qui verra ensuite se déchaîner la convergence de tous les autres signes annoncés... dont nous sommes les témoins !
La promesse est solennelle : les personnes qui ont vu le début de ces événements (le retour d'Israël) verront aussi leur consommation (le retour du Christ). La durée d'une génération biblique (environ 70-80 ans, cf. Psaume 90, 10) nous est donnée comme la durée maximale de cette période finale. Nous ne connaissons pas le jour ni l'heure, mais nous connaissons la saison : nous sommes la génération du figuier !
Conclusion : Veiller dans l'Espérance
Le bourgeonnement d'Israël et la convergence des douleurs ne sont pas des motifs de crainte paralysante, mais un appel urgent à la vigilance et à l'espérance. Ils sont l'aube qui précède l’enlèvement de l’Église et le jour glorieux du retour de Jésus-Christ.
« Levez vos têtes, car votre rédemption approche. » (Luc 21, 28). Le Figuier a refleuri. Le Roi est à la porte. Que notre réponse soit une foi vivante, une espérance active et une charité fervente, alors que nous attendons, avec toute la création, la pleine manifestation des fils de Dieu.
La Parole Éternelle et la Promesse des Cieux Nouveaux
35 « Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point. »
Par cette déclaration solennelle, Jésus affirme l’autorité absolue et l’éternité de Sa Parole. Toute la création, aussi stable et impressionnante soit-elle, est temporaire et soumise au changement. Les cieux visibles et la terre que nous connaissons sont appelés à disparaître. Mais la Parole du Christ, fondée sur la vérité divine elle-même, demeure immuable et s’accomplit infailliblement.
Cette promesse est le fondement de notre espérance : tout ce qu’Il a annoncé, y compris la fin des temps et Son retour, s’accomplira sans faute.
L’apôtre Paul reflète cette même certitude lorsqu’il écrit : « Car elle passe, la figure de ce monde. » (1 Co 7, 31). Le système actuel, marqué par le péché, la souffrance et la mort, est contraint à disparaître. Il n’est que temporaire, une scène qui sera finalement démontée.
Mais cette disparition n’est pas une fin sans espoir ; elle est la condition nécessaire pour l’avènement de quelque chose de radicalement nouveau et éternel. Les Écritures, de l’Ancien au Nouveau Testament, annoncent avec une clarté prophétique la création promise :
► « Car je vais créer de nouveaux cieux et une nouvelle terre ; on ne se rappellera plus les choses passées, elles ne reviendront plus à l’esprit. Car, comme les nouveaux cieux et la nouvelle terre que je vais créer subsisteront devant moi, dit l’Éternel, ainsi subsisteront votre postérité et votre nom. » (Isaïe 65, 17, 22)
► « Mais nous attendons, selon sa promesse, de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera. » (2 Pierre 3, 13)
► « Puis je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre ; car le premier ciel et la première terre avaient disparu... » (Ap 21, 1)
Quand cela arrivera-t-il ?
Le moment de cette transformation cosmique est directement lié au retour en gloire de Jésus-Christ. L’apôtre Pierre le précise dans son sermon aux Juifs :
« Dieu enverra alors le Christ qui vous a été destiné, Jésus, celui que le ciel doit garder jusqu’aux temps de la restauration universelle dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes. » (Actes 3, 20-21)
Le retour du Christ n’est pas seulement un événement de jugement ; il est l’acte inaugural de la « restauration universelle » (apocatastase). Ce terme signifie le rétablissement de toute chose dans son état originel de perfection, tel que Dieu l’avait conçu avant la chute. Il vient accomplir toutes les promesses prophétiques de renouvellement.
Ainsi, la parole du Christ qui ne passe pas nous garantit deux réalités :
1.La certitude du jugement sur le monde actuel, dont la figure est passagère.
2.La fermeté de l’espérance en un monde nouveau, éternel, où la justice habitera, inauguré par Son retour glorieux.
Nous ne mettons donc pas notre confiance dans un monde qui passe, mais dans la Parole éternelle de Celui qui vient faire toutes choses nouvelles.
36 « Pour ce qui est du jour et de l’heure, personne ne le sait, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. »
Cette parole de Jésus établit une distinction cruciale, souvent mal comprise, entre la connaissance de l'époque (la saison prophétique) et la connaissance de l'instant précis (le jour et l'heure). Si le moment exact du retour de Christ reste un secret scellé dans la souveraineté du Père, il nous est non seulement permis, mais commandé de discerner les temps dans lesquels nous vivons.
Le Seigneur Lui-même nous en donne la clé grâce à la parabole du figuier :
« Du figuier apprenez cette parabole. Dès que sa ramure devient flexible et que ses feuilles poussent, vous comprenez que l’été est proche… Ainsi vous, lorsque vous verrez tout cela, comprenez qu’Il est proche, aux portes. » (Mt 24, 32-33)
Le figuier, symbole biblique bien établi de la nation d’Israël a refleuri de manière miraculeuse sous nos yeux. Il a repoussé sur sa terre ancestrale en 1948. Cet événement historique unique est le signe-prophète par excellence, le bourgeonnement qui annonce que l'été — la fin de l'âge présent — est proche.
Ainsi, bien que nous ne connaissions pas l'année, le jour ou l'heure, une certitude s'impose à nous : Nous savons avec assurance que nous sommes la génération qui voit « tout cela ».
Les Trois Phases de l'Avènement du Christ :
De l'Espérance de l'Église au Règne de Dieu
Voir l’article : Les Trois Phases de la Parousie
37 Ce qui arriva du temps de Noé arrivera de même à l’avènement du Fils de l’homme. 38 En ces jours qui précédèrent le déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et mari, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche, 39 et les gens ne se doutèrent de rien jusqu’à l’arrivée du déluge, qui les emporta tous. Tel sera aussi l’avènement du Fils de l’homme.
Jésus compare Son retour aux jours de Noé pour souligner l'aveuglement du monde et la soudaineté du jugement. Le monde vivra dans une normalité trompeuse, indifférent aux signes prophétiques, absorbé par les préoccupations terrestres (« on mangeait, on buvait, on se mariait »).
Pour ce monde, l'Avènement du Christ sera un cataclysme imprévu et terrifiant, « un déluge » de jugement. Mais il n'en sera pas ainsi pour l'Église, pour elle, l'Avènement du Christ est « la bienheureuse espérance et l’Apparition de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, le Christ Jésus » (Tite 2, 13). Cette différence radicale de perspective s'explique par le fait que le retour du Christ s'opérera en trois phases distinctes, révélées par l'ensemble des Écritures.
Phase 1 :
L'Enlèvement de l'Église – La Mise en Sécurité de l'Épouse
Avant que le jugement ne s'abatte sur le monde, Christ vient pour Son Église. L'apôtre Paul décrit ce moment de délivrance :
« Le Seigneur lui-même, à un signal donné, à la voix d'un archange, et au son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et les morts en Christ ressusciteront premièrement. Ensuite, nous les vivants, qui seront restés, nous serons tous ensemble enlevés avec eux sur des nuées, à la rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. » (1 Th 4, 16-17)
C'est la première phase de Son Avènement. Jésus ne pose pas immédiatement le pied sur terre pour juger ; Il descend du Ciel à la rencontre de Son Épouse dans les airs pour la soustraire à la colère à venir, comme Noé fut mis en sécurité dans l'arche avant le déluge. Cet enlèvement marque la fin de la Grande Tribulation pour les saints.
Phase 2 :
Le Jour du Seigneur – Le Jugement des Nations
Une fois l'Église mise en sécurité, le « Jour du Seigneur » éclate. Ce n'est plus un déluge d'eau, mais un jugement par le feu, comme le prophétise Pierre :
« Les cieux et la terre d’à présent sont gardés et réservés pour le feu, pour le jour du jugement et de la ruine des hommes impies… Le jour du Seigneur viendra comme un voleur ; en ce jour, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront, et la terre avec les œuvres qu’elle renferme sera consumée. » (2 Pierre 3,7, 10)
Cette phase correspond aux bouleversements cosmiques décrits en Matthieu 24:29 et Apocalypse 6-19. C'est une période de purification radicale pour la terre, jugement pour les impénitents mais aussi naissance douloureuse des « nouveaux cieux et d'une nouvelle terre » (Ésaïe 65:17 ; 2 Pierre 3:13).
Phase 3 :
La Restauration Universelle – Le Règne Millénaire en Gloire
Après le jugement des nations vient la restauration. Pierre annonce que les cieux doivent garder le Christ « jusqu’aux temps de la restauration universelle (apocatastase) dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes » (Actes 3, 21).
La troisième et dernière phase de l'Avènement est donc la descente glorieuse du Christ avec Son Église pour établir Son règne visible sur la terre renouvelée.
« Alors on verra le Fils de l’homme venant sur les nuées du ciel avec puissance et une grande gloire. » (Luc 21, 27) ;« Tout œil le verra. » (Ap 1, 7)
Accompagné de Son Épouse glorifiée, Il apparaîtra aux rescapés des nations et à Israël converti (Mt 24, 30 ; Za 12, 10-14 ; 14, 4-5 ; Rm 11, 25-27). Il instaurera Son Royaume de justice et de paix, accomplissant ainsi toutes les promesses prophétiques faites à Israël et à l'humanité. « Consolez-vous donc les uns les autres par ces paroles. » (1 Th 4, 18)
L'Ultime Épreuve de l'Église et le Grand Tri
40 « Alors de deux hommes qui seront dans un champ, l’un sera pris, et l’autre laissé, 41 de deux femmes qui moudront à la meule, l’une sera prise et l’autre laissée. »
Ces deux versets décrivent un événement distinct du rassemblement des élus (les rescapés) des nations en Matthieu 24, 31. Ils dépeignent l'enlèvement soudain et sélectif de l'Église véritable juste avant le déclenchement du Jour du Seigneur.
« l’un sera pris, et l’autre laissÉ »
Les exemples de Noé et de Lot
Jésus Lui-même fournit la clé d'interprétation en Luc 17, 28-29 en comparant Son retour non seulement aux jours de Noé, mais aussi à ceux de Lot à Sodome.
Qui fut « pris » (sauvé) ?
► Noé et sa famille, pris dans l'arche et sauvés des eaux du jugement.
► Lot et sa famille, pris par la main des anges et tirés hors de Sodome avant le feu.
Qui fut « laissé » (jugé) ?
► Le monde incrédule, laissé à l'extérieur de l'arche pour être emporté par le déluge.
► Les habitants de Sodome, laissés dans la ville pour être consumés.
Ainsi, « être pris » signifie être délivré du jugement et sauvé pour le Seigneur (1 Th 4, 17). « être laissé » signifie être abandonné à la période de jugement divin qui suit.
Le Tri au Sein de la Chrétienté à la Fin des Temps :
La Parabole des Dix Vierges
L’enlèvement de l’Eglise n'est pas automatique pour tous ceux qui se disent chrétiens. La conpréhension de la parabole des dix vierges (Mt 25, 1-13) est cruciale pour tout chrétien, car les dix vierges représentent dans son ensemble la chrétienté à la fin des temps.
►Les vierges sages (prises) : Celles qui, en plus de la lampe (la profession de foi), ont l'huile (la présence du Saint-Esprit, une foi vivante et une relation personnelle avec Christ). Elles sont prêtes et entrent dans la salle des noces.
►Les vierges folles (laissées) : Celles qui ont la lampe (l'apparence extérieure de la piété) mais pas d'huile (pas de vie spirituelle authentique, pas de sanctification réelle). Elles sont exclues avec cette sentence terrible : « Je ne vous connais pas. » (Mt 25, 12)
Ce tri révèle que l'ultime épreuve de l'Église est une épreuve de vérité intérieure. Elle séparera ceux qui ont une foi vivante et persévérante de ceux qui n'ont qu'une religion de façade.
La Nature de l'Ultime Épreuve
Cette épreuve finale, qui précède l'enlèvement, est double :
1.L'épreuve de la persévérance face à l'apostasie (Mt 24, 10) : La pression sociale, les trahisons et la persécution croissante pousseront beaucoup à abandonner la foi. Rester fidèle sera le premier test.
2.L'épreuve de la fidélité dans la détresse (Mt 24, 21) : Comme Job, les croyants seront éprouvés dans leurs biens, leur santé, leur famille. La tentation sera de maudire Dieu face à la souffrance, comme la femme de Job l'y invita (Job 2, 9). L'enjeu sera de dire, comme Job : « Nous acceptons le bien de la main de Dieu, et nous n’accepterions pas le mal ? » (Job 2, 10).
L'Enjeu Présent : Se Préparer Maintenant
Ce que nous sommes aujourd'hui déterminera ce que nous serons alors. La préparation à l'épreuve finale se fait dans la quotidienneté d'une marche avec Dieu.
Les exhortations solennelles de l'Écriture prennent ici tout leur sens:
► « Recherchez la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle personne ne verra le Seigneur. » (He 12, 14) - L'huile dans la lampe.
► « Veillez donc et priez en tout temps, afin d’avoir la force d’échapper à toutes ces choses qui arriveront, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. » (Luc 21, 36) - La vigilance active.
► « Veille sur ta personne et sur ton enseignement ; persévère en ces dispositions. Agissant ainsi, tu te sauveras, toi et ceux qui t’écoutent. » (1 Tm 4, 16) - La persévérance jusqu'au bout.
Conclusion : Les versets 40-41 sont un avertissement poignant et une promesse. Ils nous appellent à examiner notre cœur aujourd'hui, à nous assurer que notre foi est authentique, remplie de « l’huile » du Saint-Esprit. Ainsi, lorsque retentira l'appel final, nous serons parmi ceux qui sont « pris » pour aller à la rencontre de l'Époux, échappant à la colère à venir et pour entrer dans la joie de notre Seigneur.
Veillez et Tenez-Vous Prêts :
La Parabole du Fidèle et du Mauvais Serviteur
Versets 42 à 51
42 Veillez donc, parce que vous ne savez pas quel jour va venir votre Maître.
43
44 Ainsi donc, vous aussi, tenez-vous prêts, car c’est à l’heure que vous ne pensez pas que le Fils de l’homme va venir.
45
46
47
48
49 Et qu’il se mette à frapper ses compagnons, à manger et à boire en compagnie des ivrognes,
50 le maître de ce serviteur arrivera au jour qu’il n’attend pas et à l’heure qu’il ne connaît pas ;
51 il le retranchera et lui assignera sa part parmi les hypocrites : là seront les pleurs et les grincements de dents. »
Jésus conclut Son discours sur la fin des temps par un appel pressant à la vigilance active. La comparaison avec le voleur qui vient à l’improviste (v.43) souligne l’imprévisibilité totale de l’heure de Son retour. Cette ignorance n’est pas une raison pour l’indifférence, mais le motif principal d’une vigilance constante.
Le Serviteur Fidèle : La Récompense du Règne
La question rhétorique de Jésus — « Quel est donc le serviteur fidèle et avisé... ?» (v.45) — dessine le portrait du disciple authentique. Sa fidélité se manifeste par une obéissance active dans l’attente :
La promesse qui lui est faite est magnifique :
« Heureux ce serviteur que son maître en arrivant trouvera occupé de la sorte ! En vérité je vous le dis, il l’établira sur tous ses biens. » (v.46-47
Sur quels biens le Christ établira-t-Il Ses serviteurs fidèles ? La révélation de l’Apocalypse répond avec clarté :
« Ils revinrent à la vie, et ils régnèrent avec Christ pendant mille ans... ils seront sacrificateurs de Dieu et de Christ, et ils régneront avec lui pendant mille ans. » (Ap 20, 4, 6)
La récompense promise est une co-régence avec le Christ sur la terre renouvelée durant le Millénium. La fidélité dans les petites choses de la vie présente prépare à gouverner des villes et des nations dans le Royaume à venir :
« C'est bien, bon serviteur ; parce que tu as été fidèle en peu de chose, reçois le gouvernement de dix villes… » (cf. Luc 19, 17-19).
Le Mauvais Serviteur : Le Péril de l’Apostasie
Le contraste est saisissant avec le « mauvais serviteur » (v.48). Son péché n’est pas une rébellion ouverte, mais un relâchement intérieur nourri par une pensée pernicieuse : « Mon maître tarde » (v.48). Cette pensée est la mère de tous les compromis :
► Abus d’autorité : « Il se met à frapper ses compagnons. »
► Association impie : « À manger et à boire en compagnie des ivrognes. »
► Assimilation au monde : Il vit comme si le maître ne devait jamais revenir.
Le jugement qui le frappe est terrible : « Il le retranchera et lui assignera sa part parmi les hypocrites : là seront les pleurs et les grincements de dents. » (v.51)
Ce sort n’est pas réservé qu’aux athées déclarés. Il menace tout ceux qui, tout en se réclamant du Christ, vivent avec un cœur partagé, aimant à la fois Dieu et le monde (1 Jn 2, 15). Ils risquent tragiquement d’être « laissés » au moment de l’enlèvement, devant alors traverser le Jour du Seigneur et perdre leur part dans le règne millénaire.
L’Appel Urgent à la Vigilance et à la Repentance
L’avertissement du Christ est pour nous, aujourd’hui. Chaque jour où Son retour semble « tarder » est un test de notre fidélité. « Ainsi donc, vous aussi, tenez-vous prêts. »
Cette préparation n’est pas une affaire de date, mais d’état de cœur. Elle exige une foi authentique, une espérance vivante et une charité active. Si nous avons succombé au péché et au relâchement, l’appel n’est pas au désespoir mais au recours immédiat à la miséricorde divine :
« Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous les pardonner, et pour nous purifier de toute iniquité... Nous avons un avocat auprès du Père, Jésus-Christ le juste. » (1 Jn 1, 9 ; 2, 1)
Dieu ne nous accuse pas ; Il nous pardonne. L’Ennemi seul accuse. Notre part est de revenir à Lui avec un cœur contrit et confiant.
Amen !
L’Esprit et l’Épouse disent : Viens !
Que celui qui a soif vienne
et qu’il reçoive
gratuitement l’eau de la vie.
OUI, JE VIENS BIENTÔT.
Amen, viens Seigneur Jésus !
Que la grâce du Seigneur Jésus
soit avec vous tous !
(cf. Ap 22, 17-21)